Le compte à rebours s'est brutalement arrêté... Selon plusieurs médias dont le sérieux ne peut être remis en cause, le gouvernement aurait décidé de ne pas rendre public le fameux rapport CAP22.
Du moins pas avant que l'exécutif n'annonce les mesures qu'il entend mettre en oeuvre, sur la base de ce rapport. Prudent tout autant que tacticien, le chef du gouvernement entend faire connaître ses choix au fil de l'eau, dans le courant du mois de juillet et dans la foulée d'un comité interministériel de la transformation publique programmé au début du même mois.
Ce qui semble motiver le gouvernement, c'est la maîtrise du dossier et éviter le risque que le contenu du rapport, à l'évidence explosif, soit confondu avec les décisions gouvernementales.
Au final, c'est bien l'opacité qui est de mise et à tous les niveaux. Et la concertation ? Pour le coup, il est clair qu'il n'y en aura pas ! Et les personnels ? Ils devront demeurer encore dans l'expectative et dans l'angoisse encore plusieurs mois avant de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.
L'attitude du gouvernement est inacceptable, inhumaine et inconvenante vis-à-vis des agents et des auteurs du rapport qui ont travaillé des mois durant à sa confection. Quant à notre ministre qui annonçait la semaine dernière le caractère pluri-annuel des évolutions prévues, en détaillant quelques-unes des pistes envisagées, il doit se trouver aujourd'hui bien ennuyé.
La cacophonie se poursuit donc au plus haut sommet de l'Etat, ce qui peut vouloir signifier une certaine fébrilité à laquelle les mobilisations du printemps dans la Fonction publique ne sont sans doute pas totalement étrangères.
Au surplus, les objectifs demeurent : faire 30 milliards d'économies et supprimer 120 000 postes de fonctionnaires d'ici 4 ans.