Motion d’actualité au congrès de Solidaires Finances Publiques des 14, 15, 16, 17 décembre 2020

Contre les lois liberticides, construisons un mouvement d’ensemble pour notre démocratie !

Le gouvernement s’enfonce toujours plus loin dans la répression violente pour tenter de faire taire la parole dissidente à son monde.
Le mandat d’Emmanuel Macron a accentué les dérives sur les atteintes aux libertés publiques et aux droits fondamentaux :
– En 2017, l’état d’urgence est entré dans le droit commun,
– En 2018, la loi asile et immigration maintient la possibilité de mettre des enfants en rétention et le délit de solidarité,
– En 2018, adoption de deux textes, celui du « secret des affaires » et celui sur les fake news dont la définition est trop floue. Ils mettent à mal la liberté de la presse et le premier est aussi une entrave vers plus de justice fiscale,
– En 2019, adoption de la loi « anticasseurs » qui restreint le droit de manifester alors que le malaise social ne cesse de progresser partout dans le pays,
– En 2020, les décisions de politique sanitaire pour lutter contre la pandémie ont été prises de manière verticale et sans concertation.

Les libertés publiques ont été restreintes. La surveillance de masse a été accrue. La défiance envers les citoyen.nes a été la norme. Et c’est un conseil de défense qui prend la majorité des décisions en lieu et place des représentant.es élu.es. Ce qui pose problème en terme de démocratie, c’est que cette non-instance n’a pas d’ordre du jour ni de comptes-rendus publics. Dans notre système politique, la santé est une compétence du Premier ministre. Avec le recours au conseil de Défense, nous assistons à l’extension de la monarchisation de la Ve république.
Ces dernières semaines, le gouvernement n’a eu de cesse de produire des textes allant vers plus d’autoritarisme :
– L’article 24 du projet de loi sur la sécurité globale a attiré toute l’attention et suscité le rejet qu’il méritait mais c’est bien l’ensemble de la loi, qui dessine un carcan autoritaire au nom de la sécurité, qui doit être abandonné,
– La loi de Programmation et Recherche vise à limiter les mobilisations étudiantes et pénalise toute occupation des sites universitaires,
– Au nom de l’anti-terrorisme, trois fichiers à disposition notamment de certains services de renseignement de police et de gendarmerie, ont été nettement élargis par décret. Désormais, les informations relatives aux opinions politiques, philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale pourront être collectées et conservées. Nous nous dirigeons donc bien vers un inacceptable fichage généralisé sans rapport avec la lutte anti-terroriste.

Face à la privation de nos libertés individuelles et collectives, aux attaques incessantes de notre État de droit, Solidaires Finances Publiques :
– exige l’abandon de la loi sur la sécurité globale et de la loi de Programmation et Recherche,
– demande à ce que l’État transpose rapidement la directive européenne sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union et ainsi renforce la protection des lanceurs d’alerte,
– dénonce les dérives anti-démocratiques, continuera sa lutte pour faire vivre pleinement la démocratie et participera à toutes initiatives permettant de construire un mouvement d’ensemble pour préserver nos libertés !
– soutient que la reconstruction d’un service public de proximité avec des agent.es physiquement présent.es sur tout le territoire, fort des valeurs issues du Conseil national de la résistance et à l’écoute de toutes et de tous est le meilleur rempart contre la désespérance et le meilleur levier démocratique pour la construction d’un monde meilleur.