La République en Marche nous avait promis l'audace et l'imagination au pouvoir. Force est de constater que du point de vue économique, le gouvernement nous sert toujours la même soupe libérale.
Trop de dépenses publiques ?
C'est le marronnier que ressortent inlassablement tous les gouvernements depuis des décennies. Celui qui tient fermement les rênes du pouvoir aujourd’hui n'échappe pas à la règle.
Le niveau trop élevé des dépenses publiques, 57 % du PIB (Produit intérieur brut), est devenu un mantra, répété à l'envi pour justifier devant l'opinion médusée de tous les sacrifices et des coupes claires dans les services publics comme dans tous les mécanismes de solidarité.
L'idée selon laquelle la dépense publique obère la dépense privée et bloque les initiatives privées date de la « révolution néolibérale » des années 1980. Elle a été théorisée par plusieurs économistes. Elle est aussi contestée par d'autres experts.
Elle prend sous l'ère Macron une dimension historique qui nous renvoie à la Révolution française. Comme les Girondins qui se proclamaient « les amis passionnés de la liberté », le président Macron valide la théorie selon laquelle l’État et la collectivité n'ont pas à intervenir dans les affaires privées et commerciales. Lamartine, dans son « Histoire des Girondins » (1847) donnait cette définition de la liberté économique : « la liberté économique, c'est la liberté pour le commerçant et pour le riche de s'enrichir indéfiniment, et c'est la liberté pour le pauvre de mourir de faim, s'il ne peut pas faire autrement ». Toute chose n'étant pas égale par ailleurs, c'est bien le futur que nous promet la république en Marche. C'est la République des riches, dirigée par des riches, et au bénéfice des riches.
La sphère publique devient la seule variable d'ajustement budgétaire. Sa réduction permet d'afficher des baisses d'impôts, qui profitent en fait aux plus riches. L’État n'est plus en mesure d'exercer ses rôles de régulation et de contrôle de l'économie qui se trouve ainsi libérée au profit… Non pas de la croissance, mais des dividendes des actionnaires.
*En dix ans, les dépenses publiques ont progressé en France de 3,7 points de PIB. C'est moins qu'en Belgique (+ 4,9), qu'au Danemark (+3,9), qu'en Estonie (modèle du premier Ministre en matière d'e-administration !, +6,9). Dans le même temps, la France a connu une croissance de son PIB réel de 7,81 % !
*source France stratégie (Anciennement CAE, centre d'analyse économique)
Le fort taux de dépenses publiques constaté en France est le fruit de choix politiques visant à mutualiser et à socialiser certaines dépenses. Le choix inverse de la république en Marche est bien un choix politique et non économique qui va de facto augmenter la dette privée, selon un principe simple : ce qui n'est pas pris en charge par la dépense publique doit forcément l'être par la dépense privée. Et les baisses d'impôts annoncées ne viendront pas compenser totalement ce transfert. Avec au final un accroissement des inégalités, déjà très fortes dans notre pays.
C'est bien à un changement total de modèle auquel nous assistons. La destruction du Code du travail est l'un des outils de cette évolution mortifère pour le plus grand nombre. Vient ensuite ou en même temps le démantèlement des services publics, de la protection sociale, du système de retraite par répartition.
Chacun est à même de juger de la nocivité des orientations du gouvernement qui trouveront une première et sévère traduction dans la loi de finances pour 2018, et de réagir en conséquence.
Pour Solidaires Finances Publiques, le temps est à la résistance et au combat pour une société plus juste et plus solidaire.
Solidaires Finances Publiques s'associe ainsi à l'appel à la grève lancé pour le 12 septembre. Il appelle tous les agents de la DGFIP à se réunir pour décider d'y participer et des suites à y donner.