Ce 12 septembre, Solidaires Finances Publiques et la CGT Finances Publiques appellaient les agent-e-s de la DGFiP à la grève, dans le cadre de la journée d'action interprofessionnelle initiée par la CGT et Solidaires pour contrer les décisions du gouvernement en matière de droit du travail.

La destruction du Code du travail et à travers elle des garanties accordées aux salariè-e-s, fait partie d'un vaste projet de refonte de notre modèle social. Pour parvenir à ses fins, le gouvernement a décidé de s'attaquer également à la Fonction publique. Sous prétexte de modernisation et d'adaptabilité aux enjeux, il s'agit en fait de trouver les marges de manoeuvre budgétaires destinées à financer les cadeaux fiscaux et sociaux offerts aux entreprises, aux start-up, les nouveaux assistés, et aux contribuables les plus fortunés. Sont également prévues au programme une réforme de l'assurance chômage sur laquelle le gouvernement veut faire main basse au détriment du paritarisme, la réforme de la formation professionnelle, celle de la protection sociale, de la politique du logement et enfin la transformation radicale de notre système de retraite par répartition, programmée pour le printemps prochain.

Les mesures présentées comme étant destinées à redonner du pouvoir d'achat aux salariè-e-s (notamment l'augmentation de la CSG en échange d'une baisse ou d'une dispartion de certaines cotisations) participent de cette destruction programmée et rapide. D'augmentation du pouvoir d'achat, il n'y en aura pas pour les fonctionnaires. Après l'annonce du gel de la valeur du point d'indice et les dangers qui pèsent sur les revalorisations de carrière (notamment PPCR du A) et sur les promotions internes (à ce jour, les taux de promotions pour 2018 ne sont pas encore connus), la Direction Générale de l'Administration et de la Fonction Publique (DGAFP), bras administratif du ministre Darmanin, propose en effet une simple compensation, dégressive et différenciée (seuls les personnels en poste au 31/12/2017 en bénéficieront) en contre-partie de l'augmentation de la CSG.

Il faut rajouter à tout cela :

  • les prévisibles coupes claires à venir dans les effectifs (50 000 suppressions d'emplois) et les budgets (60 milliards d'économies en 5 ans) de fonctionnement qui continueront d'engendrer restructurations et fermetures de services, réductions des droits et garanties en matière de gestion comme en matière de promotions internes (réforme des concours et des scolarités) ou de remboursements de frais,
  • La réorientation des politiques fiscales, qui aura immanquablement des effets négatifs sur les conditions d'exercice des missions et sur leur périmètre, comme sur la répartition des richesses produites, toujours plus fortes et profitant toujours aux plus riches.

Face à l'offensive ultra-libérale du duo Macron/Philippe, seule une mobilisation inscrite dans la durée sera de nature sinon à arrêter le gouvernement, au moins à le freiner dans ses orientations néfastes pour l'ensemble de la société, singulièrement pour le monde du travail, public et privé confondus.

Cette mobilisation que Solidaires Finances Publiques appelle de ses voeux et dans laquelle il jetera toutes ses forces, a commencé le 12 septembre. Ce jour là, 14 % des agents de la DGFIP ont répondu présent à l'appel à la grève :

  • 22 directions  ont enregistré des chiffres supérieurs à  20% (dont une à plus de 30%)
  • 24 directions ont enregistré des chiffres situés entre 15 et 20%, 51 directions entre 10 et 15%
  • 38 directions se trouvaient en dessous de la barre des 10% (dont 13 < 5%).

Pour le deuxième opus (le 21 septembre) de cette contestation de l'ordre libéral que veut imposer l'exécutif, Solidaires Finances Publiques appelle à la mobilisation sous toutes ses formes et jusqu'à la grève quand les contextes locaux le permettent. Solidaires Finances Publiques donne d'ores et  déjà rendez-vous le 10 octobre (jour du rendez-vous salarial à la Fonction publique) à tous les agent-e-s de la DGFiP pour participer par la grève à la mobilisation Fonction Publique. Cette journée d'action s'inscrit pleinement dans le cadre interprofessionnel présenté précédemment et constitue une nouvelle étape dans la convergence des luttes engagée le 12 septembre.

Enfin, un prochain rendez-vous sera donné aux agent-e-s de la DGFiP dans le courant du mois de novembre. Solidaires Finances Publiques continue par ailleurs d'appeler les personnels de la DGFiP à soutenir, par tous les moyens possibles, les initiatives menées par ses sections locales pour combattre la destruction du maillage territorial et des missions de la DGFiP.

Solidaires Finances Publiques proposera très rapidement aux personnels des moyens de s'exprimer et d'exprimer leur soutien aux revendications au travers d'une campagne nationale sur les conditions de vie au travail.

Le syndicat s'adressera dans la période à la population, aux élus nationaux et locaux et sera présent et actif au congrès des maires de France. Il mènera une campagne d'information sur les impôts locaux et notamment sur l'exonération de la TH et ses conséquences ainsi que sur la fraude fiscale.

Les temps ne sont plus aux atermoiements et aux peurs, mais bien à la prise de conscience de l'urgence du moment. C'est la survie de nos métiers, de nos cadres de vie personnels et professionnels, de notre avenir professionnel dont il s'agit.

odsrésultats nationaux greve du 12/09