Le ministre de l'Action et des Comptes publics poursuit son périple. Après avoir visité le Limousin, il sera les 2 et 3 mai dans le Nord et le Pas-De-Calais pour délivrer les directeurs concernés de leur obligation de silence absolu.
Dès la fin de la semaine prochaine nous connaîtrons donc, et les personnels concernés aussi, la teneur des propositions émanant de ces deux directions en ce qui concerne la géographie revisitée. Le ministre devrait être ensuite contraint à l'immobilisme, période de réserve électorale oblige. Il prévoit donc de faire venir à Paris les deux derniers responsables locaux de la DGFiP (ceux du Loiret et du Loir et Cher), parmi les 7 qui avaient été invités à phosphorer dans le plus grand des secrets, pour officialiser les fameuses cartes du nouveau réseau de la DGFiP. D'autres suivront dans les prochaines semaines avant que les vannes ne s'ouvrent et que nous puissions mesurer l'étendue des dégâts à l'échelle nationale.
Sous haute surveillance
Car il faut être lucide. L'opération est verrouillée par les bureaux SPIB (stratégie, pilotage et budget) de la centrale. Nous savons, de source sûre, que toutes les études et propositions émanant des directions ont été analysées à la loupe. Une partie d'entre elles a été validée en l'état, mais une proportion, non connue, a été purement et simplement renvoyée aux expéditeurs : pas assez ambitieuses. Un travail directionnel certes, mais sous haute surveillance.
Loyauté oblige
Sans vouloir dédouaner les DDRFiP les plus zélés, les projets qui seront présentés au fil de l'eau ne sont pas les leurs. Ils sont par contre tous instamment priés de les endosser et de les porter, quitte à déclencher l'ire des cadres, des agentes et des agents, des organisations syndicales et des élu.es, certains de ces dernier.es commençant à comprendre la supercherie que la DG leur vend.
Discuter n'est pas concerter, concerter n'est pas négocier
Les fameuses cartes, si on s'en tient aux propos du ministre et du désormais ex-directeur général, serviront de base à une large concertation avec les précédemment cités.
Mais quelles seront les marges d'évolution ou d'inflexion si cette concertation ne porte pas en priorité sur les principes mêmes de la révolution territoriale façon DGFiP ?
En outre et à ce stade, comment seront intégrées les annonces du Président de la République relatives au volume des suppressions d'emplois (20 à 30 000 versus 50 000)*, au pacte territorial, aux effets de la réforme constitutionnelle, notamment dans son volet concernant le principe de différenciation territoriale et enfin aux MFS (Maison France Service) qui devraient être installées dans chaque canton ? Quid dans ce relatif nouveau contexte, du contrat d'objectifs et de moyens qui devait être conclu entre la DGFiP et les services du budget, notamment avec l'arrivée prochaine d'un nouveau directeur général ?
Autant d'incertitudes qui s'ajoutent à celles déjà savamment entretenues par l'omerta ambiante. Tout ceci ne va pas arranger l'ambiance délétère qui règne dans les services telle qu'elle ressort des résultats de l'observatoire social des MEFs.