De nouvelles voix s’élèvent dans les forces politiques de droite et de gauche, chez les économistes pour une hausse des salaires. Ces voix affirment, enfin, qu’il serait légitime et nécessaire pour des raisons sociales et économiques d’augmenter les bas et moyens salaires.

Aujourd’hui, le SMIC est de l’ordre de 1200€, le salaire moyen à plein temps est de 1800€ et le médian à 1650€. Quant aux fonctionnaires, leurs rémunérations sont gelées dès lors qu’aucune augmentation significative du point d’indice n’est intervenue depuis une dizaine d’années engendrant une perte de pouvoir d’achat de prés de 15 %. D’où notre retard par rapport aux rémunérations des fonctionnaires chez nos voisins européens.

Depuis la reprise des activités économiques suite aux mesures sanitaires, la croissance est plutôt au beau fixe. Même si le contexte reste fragile, il est clair que certains ne connaissent pas la crise, les plus grandes fortunes françaises se sont enrichies de manière outrancière pendant les vagues covid, elles avaient déjà bénéficié plus tôt dans le quinquennat de la suppression de l’ISF remplacé par le prélèvement forfaitaire unique avec un taux de 30 % et l’impôt sur la fortune immobilière, et la baisse de taux d’impôt sur les sociétés.
Ces choix se confirment dans le cadre du projet de loi de finances 2022.

Le sujet des salaires et de la rémunération a donc toute sa légitimité dans cette période pour en finir avec les inégalités et les injustices sociales. 

Dans la Fonction publique, le dernier rendez-vous salarial est en dessous des attentes fortes des fonctionnaires. Si on ne peut contester les quelques avancées pour les cadres C, en débloquant une enveloppe budgétaire de 2 milliards d’euros ce qui permettrait d’augmenter la catégorie C des 3 versants de la Fonction Publique entre 40 et 100 euros par mois, il faut relativiser. En effet, derrière ces chiffres, qui ne rattrapent pas le retard cumulé par le gel du point d’indice, sont inclus les 15 euros bruts de la prise en charge très limitée par l’État employeur de la Protection Sociale Complémentaire. Or, cette mesure n’est pas de la rémunération, elle ne fait que mettre l’État employeur dans une obligation qu’elle exigeait de la part du secteur privé! 

Pour Solidaires Finances publiques le sujet de la rémunération doit s’inscrire dans le débat public et être pris en compte dans le cadre de la sortie de crise que ce soit pour le secteur public ou privé.

Ces revalorisations doivent être impulsées par une politique salariale ambitieuse et non au moindre coût et non perenne.

Les agentes et les agents de la Direction Générale des Finances Publiques sont également percutés par cette perte de pouvoir d’achat avec le gel du point d’indice de la fonction publique et l’absence de revalorisation des régimes indemnitaires.
Pour Solidaires Finances Publiques, ces augmentations permettraient de relancer la consommation indispensable à une relance économique inscrite dans la durée et de résoudre en partie le manque d’attractivité de certains secteurs d’activité dont la Fonction publique et la DGFiP ne sont pas exclues.

Il est temps que la rémunération ne soit plus considérée comme une charge ou une dépense à limiter mais comme un investissement.
Répondre à l’urgence sociale inscrite depuis trop longtemps dans notre pays passe par une augmentation des salaires, maintenant !