Les fonctionnaires de l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) mènent actuellement une lutte pour leur reconnaissance et celle de leurs missions face aux attaques de deux candidats à l'élection présidentielle et à la baisse de leurs moyens1.

En effet, M Fillon et Mme Le Pen, appuyés et relayés par leurs représentants, ont clairement mis en cause l'action de ces fonctionnaires et celle qu parquet national financier (dont la création fait suite à l'affaire Cahuzac), allant même, pour un membre du FN, à parler de « police politique ».

Cette mise en cause est insupportable, elle doit être dénoncée avec la plus grande vigueur. Elle est surtout inquiétante car elle révèle également une certaine conception de l'action des services de l’État, selon laquelle il faudrait éviter de déranger tel ou tel responsable politique, une conception très éloignée des principes démocratiques et républicains.

Il faut donc rappeler que les fonctionnaires spécialisés qui travaillent dans ces services font preuve d'une grande technicité et d'une conscience professionnelle reconnues, ils mènent une action salutaire et ce, alors que la délinquance économique est financière reste très importante. De ce point de vue, ils méritent effectivement un renforcement de leurs moyens humains, juridiques et matériels et, plus largement, une meilleure reconnaissance. En outre, ils mènent leurs enquêtes à la demande d'un magistrat (en l’occurrence, le procureur national financier) sur la base d'éléments qu'ils n'inventent pas...

On remarquera enfin que les deux candidats précités sont par ailleurs peu diserts en termes de propositions de lutte contre la fraude fiscale et la délinquance économique et financière, si l'on en croit leurs programmes respectifs. Au vu de leurs déclarations sur l'action du PNF et de l'OCLCIFF et de l'absence de vision et de proposition en termes de lutte contre la fraude fiscale et financière, la question se pose de savoir si, dans le cas où ils accéderaient au pouvoir, ces services spécialisés seraient maintenus. Pour Solidaires Finances Publiques une suppression de ces services constituerait un grave recul alors qu'ils doivent au contraire être renforcés.

1Dans notre rapport du 29 mars, nous déplorons d'ailleurs la faiblesse des moyens de la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale, l'un des piliers de l'OCLCIFF.