François Bayrou, lors de sa conférence de presse du 25 août, a voulu clarifier la situation. Selon lui, nous n’aurions pas compris le « danger de notre pays : le surendettement ». Pendant une demi-heure, il a donc tenté de distiller la peur, en répétant ce qu’il avait dit le 15 juillet dernier mais en faisant toujours l’impasse sur les véritables raisons de l’augmentation des déficits et de la dette !
Pour Solidaires Finances Publiques, comme pour un certain nombre d’économistes, et y compris la Cour des Comptes, la situation actuelle est essentiellement due à un manque de recettes fiscales et sociales dans les caisses de l’État et non à l’augmentation des dépenses publiques.
Comment cela pourrait-il en être autrement quand depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, les politiques fiscales n’ont eu de cesse de bénéficier aux plus riches et aux grandes entreprises, avec depuis 2018, un manque à gagner de 207 milliards soit 35 % de l’augmentation de la dette.
Quelques exemples concrets :
- La suppression de l’ISF et la mise en place de l’Impôt sur la Fortune Immobilière ont fait perdre à l’État 24,16 milliards entre 2018 et 2023 ;
- La baisse des impôts de production, c’est 33,45 milliards en moins entre 2021 et 2023 ;
- La mise en place du Prélèvement Forfaitaire Unique sur les revenus du capital a engendré un manque à gagner de 10,8 milliards d’euros…
Sans oublier les 211 milliards d’aides publiques aux entreprises sans contrepartie ni transparence et toujours la fraude et l’évasion fiscales pesant entre 80 et 100 milliards d’euros par an !
Pour Solidaires Finances Publiques, le véritable danger c’est le budget austéritaire que nous prépare le gouvernement. Si ce budget était adopté, il serait une casse sans précédent de notre modèle social, de nos services publics et de la sécurité sociale.
La DGFiP ne sera pas épargnée, avec 1 700 emplois supprimés dans les 3 années à venir, sans compter le non remplacement d’un départ à la retraite sur trois, après plus de 30.000 emplois supprimés depuis 2008.
Face à cette offensive ultra-libérale, nous devons censurer ce budget dans la rue et dans l’unité la plus large.
Solidaires Finances Publiques s’inscrit d’ores et déjà dans toutes les mobilisations de ces prochaines semaines et consulte actuellement ses sections à propos du 10 septembre !