Cette nouvelle semaine commence alors que nous avons encore en mémoire le goût amer de la précédente où nous avons eu droit dès le lundi à un long discours du Président Macron puis tout au long de la semaine à de nombreux échanges souvent ténébreux entre les équipes militantes de Solidaires et divers interlocuteurs ministériels dont Olivier Dussopt et bien entendu les rendez-vous réguliers avec la Direction Générale qui pour le coup sont globalement plus rationnels.

Depuis le début de la crise et à chaque étape y compris lors de nos discussions avec nos camarades de Solidaires Fonction Publique nous insistons sur le fait que si les missions de la DGFiP sont essentielles, il n'en demeure pas moins qu'en présence d'une crise majeure comme celle du Covid 19, l'organisation du travail doit intégrer une réelle souplesse sur le plan calendaire et s’adapter en fonction des enjeux de protection sanitaire pour les personnels et les usagers.

Demain c'est déjà maintenant !

Dès à présent, et en écho aux propos présidentiels, nous affirmons qu'il est urgentissime d'aborder par le dialogue les lendemains de la crise et d'avoir une autre vision pour le pays, marquée par plus de solidarité, plus de justice sociale, fiscale, plus d'attention et d'accompagnements dédiés aux personnes fragiles et défavorisées, plus de moyens alloués à la protection de la nature, au bien être de toutes et de tous,…

C'est pourquoi, Solidaires Finances Publiques porte la revendication de mettre un terme à toutes les politiques qui mettent à mal les services publics et la fonction publique et la refondation de notre société sur d'autres valeurs de partage et de justice économique et sociale. Mais ce virage est loin d'être encore amorcé. Le gouvernement poursuit sa route idéologique, n'hésitant pas, comme cela a été le cas sur les dernières dispositions concernant les congés, à dissimuler ses véritables intentions lors des échanges avec les organisation syndicales de la Fonction Publique.

Il y a urgence sur tous les fronts !

Pour le gouvernement, le temps est encore entièrement dévolu au pilotage à court terme et à la manipulation de l'information. Malgré l'annonce faite par le Président de la république d’une éventuelle fin de confinement le 11 mai prochain, le ministre Olivier Dussopt indique travailler sur le fond et les modalités de la reprise, mais sans donner la moindre indication sur les sujets sur lesquels il entend peser en prévision des arbitrages finaux, qui relèveront du Premier ministre et du Président. Bref, son attitude transpire l'attentisme, l’amateurisme et la passivité ! Et pourtant, face aux enjeux, il y a urgence sur tous les fronts :

- le front sanitaire en phase de dé-confinement, ou le moindre manque d’anticipation notamment en matériel de protection pourrait conduire à une seconde vague de contamination encore plus grande,

- le front du soutien et de la reconnaissance due aux personnels fortement marqués par la crise actuelle et pour beaucoup atteints physiquement et psychologiquement par plusieurs semaines de confinement, de perte de repère dans les modes de travail. Mais surtout toutes celles et ceux qui en 1ère ligne, ont été directement et en permanence confrontés avec le risque de contamination, la maladie et à toutes ses conséquences personnelles et professionnelles,

- le front de la réparation du service public, mis à mal par des décennies d'austérité budgétaire, de réformes opportunistes l'ayant amené à une grande fragilité qui, sous les coups du Covid 19, a démontré les limites du système libéral et du pilotage à vue par le prisme du tout budgétaire. Sur ce point, le ministre réaffirme avec conviction que les réformes sont suspendues, mais pas abandonnées. Visiblement, le lambris du ministère doivent avoir été érigés en palissade, masquant au dit ministre, la réalité du service public, de la fonction publique qu'il est censé servir et défendre !

- le front de la consolidation et de l'amélioration du modèle social français mais également européen, cette ambition sociale pour les peuples qui a grandement été oubliée par les politiques communes de toutes ces dernières années.

Une politique gouvernemenatale comptable

Le rôle d'un homme ou d'une femme politique ce n'est donc pas d'être le comptable d'une politique publique, d'être un haut fonctionnaire de rang ministériel, mais bien d'être un faiseur de projet, un artisan soucieux du vivre ensemble, forgeron d'idées et d'idéaux offrant une perspective de monde meilleur.

Mais nous touchons ici du doigt, un vague rêve et les expressions d'Olivier Dussopt sont loin de nous faire rêver, certaines même frisent le cauchemar ! https://solidairesfinancespubliques.org/mes-articles.html

https://solidairesfinancespubliques.org/le-syndicat/nos-engagements/solidaires-fonction-publique/3245-annonce-du-gouvernement-les-jours-honteux-communiq?view=mycontent&layout=edit&id=3234

Il en est ainsi des décisions concernant d'une part les congés des fonctionnaires qui pour l'essentiel est similaire au dispositif appliqué dans le secteur privé et d'autre part la déclinaison de la prime exceptionnelle annoncée par le gouvernement.

Une politique gouvernementale coupable

Face aux annonces du gouvernement concernant les agentes et agents de la Fonction Publique, Solidaires dans toutes ses dimensions (locales, DGFiP, Fonction Publique) a rappelé son opposition totale aux mesures régressives découlant de la loi d’urgence sanitaire et déclinée ici pour la fonction publique. Pour nous, il n’est pas admissible que les agent·es se voient amputé·es de jours de congés et de RTT, d’autant que la date du dé-confinement annoncée le 11 mai n’est à ce stade que prévisionnelle. De plus, si nous regardons la situation sous l'angle de l'équité et de redressements de contentieux anciens, il serait normal que l'état employeur n'oublie pas que tous les ans, des milliers d'agents publics lui font cadeaux de centaines de milliers d'heures de travail sous l'angle des heures écrêtées (Plus de 425 000 heures écrêtées en 2018 pour la seule DGFIP) ! Quoi qu'il en soit, le tour des secteurs de la Fonction Publique a mis en évidence, comme l'ont manifesté des milliers d'agentes et d'agents de la DGFIP, que les décisions prises par la Fonction Publique sont totalement scandaleuses et méprisantes.

S'agissant de la prime exceptionnelle de 1000 euros maximum, nous nous félicitons que tout le monde désormais s'accorde à dire qu'elle ne vise avant tout qu'à donner le change par rapport à tout ce qui est distribué pour le secteur privé. Les 300 ou 400 millions budgétisés seront loin de faire le compte. Déjà, à la DGFIP mais également partout ailleurs à la fonction publique il se précise que la déclinaison par l'administration de ce cette prime va surtout, générer des tensions entre personnels et reposer sur des mécaniques d'attribution qui pour beaucoup relèveront du casse tête chinois. Une certitude à ce stade, face aux annonces du ministre et à la complexité du dispositif, les agent•es de la DGFiP ont raison de penser qu'ils ne seront pas les 1er servis en matière de prime mais qu'ils ne seront pas oubliés quand il s'agira de venir leur piquer des jours de congés. Quoiqu’il en soit, Solidaires Finances Publiques ne réclame pas l’aumône pour les agent•es des finances mais bien une reconnaissance juste de leurs compétences et de leur engagement pendant la crise sanitaire mais aussi en période nominale. Cela passe par des plans de qualification, une revalorisation du point d’indice, un abondement de l’IMT, ...

Pour un collectif acteur de l'éclaircie sociale !

Collectivement, soyons clair, compte tenu des enjeux et des réformes nécessaires pour redresser le service public, le virage amorcé par le gouvernement pour gérer la situation sociale des agentes et agents publics mais également pour repenser le service public ne pourra nullement gommer les colères et les attentes des personnels et des usagers, toutes catégories et toutes situations confondues. A ce jour, sur le plan politique et institutionnel rien n'est perceptible sur une éventuelle détermination à agir pour un redressement national du service public et des missions de service public tant au plan national qu'européen  !

Avec nos camarades des autres secteurs de la fonction publique, au côté des militants de Solidaires, ensemble poursuivons les combats pour mettre à terre le virus du moins disant social et du chacun pour soi ! Ensemble agissons pour une société plus juste et solidaire !