A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne connaissons pas précisément l’ampleur des reculs sociaux que va contenir la prochaine contre-réforme des retraites. Mais en plein débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, les informations ont été peu à peu distillées, pour mieux préparer les esprits, par le gouvernement qui officiellement préfère à ce jour la concertation. Une chose est certaine, le projet de loi sur les retraites sera présenté au conseil des ministres avant Noël et présenté à l'Assemblée Nationale début janvier.
Ce que nous savons déjà :
- Il y aura bien une contre-réforme des retraites et elle entrera en vigueur à l’été 2023 ;
- Il y aura un recul de l’age légal du départ à la retraite à 64 ou 65 ans pour l’ensemble des salarié.es du privé comme du public ;
- Le calcul des pensions des agentes et agents de la Fonction publique ne changerait pas, il resterait calculé sur les six derniers mois ;
Ce qui est probable :
- La fin de certains régimes spéciaux, en particulier ceux de la RATP et des entreprises ;
- l’allongement de la durée de cotisation (nombre d’annuités) ;
- Une pension minimale au-dessus de 1.100 euros ;
- Les « carrières longues » seraient reportées à 62 ans au lieu de 60 ans aujourd’hui ;
Pour mieux faire accepter cette nouvelle contre-réforme des retraites, le gouvernement n’a de cesse de nous culpabiliser. Pour synthétiser : il faudrait travailler plus longtemps pour sauver notre système par répartition, financer les services publics et atteindre le plein emploi ! Si avec ça, vous n’êtes pas convaincus !
Baisser le montant des pensions et la durée de la retraite !
Derrière ces faux arguments, cette nouvelle contre-réforme des retraites n’a qu’un seul but : baisser drastiquement le montant des pensions de toutes et tous et faire en sorte que les pensionné.es le soient le moins longtemps possible ! Le vieillissement de la population va se poursuivre et le nombre de retraité.es va donc logiquement augmenter: il passerait de 16,8 millions en 2020 à environ 21 millions en 2050. La masse des pensions peut donc difficilement être réduite. Le seul moyen de ce gouvernement est de réduire les pensions individuelles et pour cela reculer l’âge légal de départ à la retraite. En effet, cela empêcherait un plus grand nombre de salarié.es d’atteindre le nombre d’annuités requis pour obtenir une pension à taux plein. Il s’en suivrait inévitablement une baisse de leurs pensions. Sans oublier que plus de la moitié des 60-64 ans sont privés d’emploi parce que ne satisfaisant plus aux normes des entreprises, sans parler des congés longue maladie. Par ailleurs, sans réforme, la durée moyenne de retraite est de 24,8 ans pour la génération 1940, 25,6 ans pour la génération 1970. Avec la retraite à 65 ans, elle passerait à 23 ans en 2030.
Cette contre-réforme qui vient est ainsi une nouvelle occasion pour ouvrir un peu plus la porte à plus de capitalisation et aux assureurs privés pour celles et ceux qui le peuvent. Les autres essayeront de survivre.
Préparons activement la bataille des retraites
Sans attendre, il nous faut se préparer à nous mobiliser par tous les moyens pour combattre cette nouvelle contre-réforme qui impactera l’ensemble des agentes et agents des finances publiques y compris celles et ceux qui sont à quelques mois ou années de leur départ en retraite. Pour cela dès à présent il faut déconstruire les mensonges du gouvernement sur les retraites, déconstruire les discours visant à justifier une hausse des inégalités, préparer la bataille dans l’unité la plus large possible, informer l’ensemble des collègues. Il nous faut construire le rapport de force pour empêcher cette régression sociale d’ampleur.