Ce groupe de travail s’est tenu dans un contexte de dialogue social tendu mais Solidaires Finances Publiques a décidé de siéger pour faire entendre les revendications en matière de formation professionnelle initiale et continue.
Liminaire
Déclaration liminaire GT FOR PRO du 23 mai 2023
Madame la présidente et Messieurs les présidents,
Nous siégeons aujourd’hui dans ce groupe de travail métier après une période de neutralisation du dialogue social dans le cadre du conflit des retraites. Ce conflit a mobilisé fortement toutes les générations et catégories de la population de notre pays. Prenez note que notre présence ici ne signifie pas le retour à la normale ni que la page soit tournée. Bien au contraire.
Cette mobilisation sociale a fait ressurgir des maux qui s’inscrivent depuis un long moment dans notre société. En effet, au-delà de l’âge légal du départ à la retraite, toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés depuis le 19 janvier ont mis également en avant les questions des inégalités, de la répartition des richesses, du pouvoir d’achat, des conditions de travail et du sens du travail. Ne pas entendre la majorité de la population, voire la mépriser comme le fait le Président de la République n’est pas près de faire taire la colère. La défiance est grande et la crise sociale et démocratique importante. Le risque de voir le Rassemblement National en tête de la prochaine présidentielle est de plus en plus grand et la responsabilité de notre Président et de sa politique sera importante.
Emmanuel Macron veut clôturer cette séquence en se donnant cent jours pour agir au service de la France et développer des mesures de justice pour soit-disant apaiser le pays. Oserons nous faire référence aux 100 jours d’un certain empereur pour passer de l’île d’Elbe à Sainte-Hélène ?
Par courrier intersyndical adressé le 20 avril au Directeur Général, les syndicats représentatifs de la DGFiP ont exprimé une demande de changement du dialogue social tant sur sa forme que sur son contenu. Mais ils ont également fixé des objectifs prioritaires pour les personnels :
- la protection et la sécurité des personnels,
- la rémunération de l’ensemble des agents et agentes,
- le déroulé de carrière et les promotions,
- l’impact des outils numériques et autre intelligence artificielle sur l’évolution de la DGFiP, l’exercice des missions et les conditions de travail.
Aujourd’hui nous n’attendons pas des postures mais des engagements réels et sincères. Nous le rappelons encore une fois, nous sommes à un instant de vérité.
Par courrier intersyndical le 16 mai (voir fin de l'article), nous avons également interpellé Monsieur Gabriel ATTAL sur différents sujet concernant la formation professionnelle.
En matière de protection et de sécurité des agents, la formation professionnelle constitue un pilier essentiel pour fournir les outils nécessaires à l’exercice des missions dans les meilleures conditions.
La formation à la sécurité des personnels doit faire l’objet de modules spécifiques aussi bien en formation initiale qu’en formation continue et quel que soit le grade.
Solidaires Finances Publiques déplore la suppression du stage premier métier en formation initiale qui permettait la transmission « informelle » de savoir-être, de savoir-faire et de gestes métiers entre collègues expérimentés et collègues débutants.
Nous l’avons également interpelé sur la non revalorisation des indemnités de stage en formation initiale dont le taux est bloqué depuis 2006. Le contexte inflationniste a des effets dévastateurs en termes de pouvoir d’achat pour les stagiaires. Cette revalorisation devient essentielle et primordiale.
Tous les ans nous signalons à la DGFiP des stagiaires en précarité financière et la seule réponse est de gérer les situations au cas par cas et de faire appel aux services sociaux. Pour l’intersyndicale Solidaires Finances Publiques, CGT Finances Publiques, FO-DGFiP, CFDT-CFTC Finances, cette gestion individuelle est insatisfaisante et frise l’indécence … elle provoque des situations d’injustice pour toutes les situations inconnues des stagiaires qui se taisent ...
Certes, vous n’en n’êtes pas décisionnaire mais, à minima, vous devez relayer la nécessité urgentissime de cette revalorisation auprès de la DGAFP. Pour Solidaires Finances Publiques, cette revalorisation fait partie de l’attractivité tout comme les accès aux logement, les accès à des places en crèche afin de permettre à tous les stagiaires de concilier formation et vie personnelle que notre organisation syndicale revendique depuis toujours.
Prenez bien note que Solidaires Finances Publiques est aujourd’hui présent devant vous, non pour cocher les cases d’un dialogue social mais pour porter les revendications des personnels sur les missions et leurs conditions d’exercice, sur les conditions de travail et sur la reconnaissance pécuniaire de l’engagement des personnels. D’ailleurs monsieur le Ministre G.Attal a témoigné sa fierté de cet engagement le 13 avril dernier lors de la conférence de presse de la campagne déclarative. Mais, une fois encore, les mots ne servent à rien s’ils ne sont pas suivis d’actes forts.
Et, que ce soit en CSA ministériel, ou en CSA de réseau, les propos tenus sont loin de nous rassurer. Nous allons donc aujourd’hui aborder en groupe de travail directionnel la question de la formation professionnelle initiale et continue. Les sujets sont vastes, importants pour ne pas dire capitaux.
Nous sommes également à un moment crucial de la formation professionnelle.
Monsieur LANDOUR, ce GT étant votre premier sur ce sujet, nous allons donc vous rappeler un certain nombre de nos revendications au travers de cette liminaire et dans nos débats au moment de l’examen des fiches.
Suite aux départs en retraite massifs qui vont s’accentuer dans les prochaines années, le nombre de recrutement par voie de concours va être sans commune mesure avec les promotions précédentes. Se pose donc la question majeure de réussir à former ces nouveaux agents de façon rigoureuse afin de maintenir la technicité de la DGFiP à son niveau reconnu de toutes et tous.
Si les problématiques sont certes organisationnelles, l’organisation matérielle ne doit pas porter préjudice à l’apprentissage des missions.
La formation professionnelle à la DGFiP est la pierre angulaire des savoir faire et des savoirs être des agents. La négliger met en péril la technicité de tous les fonctionnaires de la DGFiP et met en péril l’accès à un service public de qualité pour tous les usagers et partenaires de la DGFiP.
Les formations initiales et continues doivent faire partie d’un ensemble complémentaire pour parfaire les savoirs tant les missions de la DGFiP sont nombreuses et parfois même éclectiques !
Et, pour Solidaires Finances Publiques, il est depuis plusieurs années, de plus en plus évident que l’axe choisi par l’ENFiP n’est pas le bon, pire il lui porte préjudice.
La pédagogie et l’apprentissage de notions professionnelles ne sont ni statistiques ni mathématiques. Or, l’ENFiP s’entête à résoudre des problèmes organisationnels sans se préoccuper de l’impact pédagogique.
Tout d’abord abordons la formation initiale.
Aujourd’hui, les stagiaires en formation initiale ont un sentiment de gavage et de repasser leur concours plusieurs fois.
La formation initiale est en constante réforme depuis la fusion DGI/DGCP.
Une scolarité fusionnée qui a été réduite en durée, un CMFi qui est quasi-inexistant, des temps d’assimilation annihilés, des modalités de première affectation qui n’ont comme seul intérêt que de former les stagiaires à leur premier métier…A ce sujet, nous n’aurons de cesse de vous rappeler que former des stagiaires de la DGFiP en formation initiale à leur premier métier est un non sens ! Nos métiers sont trop vastes, voire trop particuliers, et trop de stagiaires ne se retrouvent même pas en fin de formation sur la mission pour laquelle ils ont été formés ! Preuve en est dans le 75 où 38 stagiaires ont été réaffectés le vendredi à 18heures pour le lundi…. Et si certains ont la chance de conserver leur bloc fonctionnel, ce n’est pas toujours le cas.
L’instauration d’une formation pratique probatoire sur le poste d’affectation est également un non sens pédagogique… être positionné apprenant un jour, en responsabilité le lendemain, voire pire en responsabilité managériale le lendemain sur sa chaise est anti-pédagogique et peut produire des effets néfastes pour le stagiaire concerné voire même pour le service concerné. La frontière entre le statut d’apprenant et de titulaire en devient de plus en plus floue. Nous vous rappelons notre opposition au caractère probatoire de la formation pratique ainsi que sa réalisation sur le poste d’affectation.
Et depuis hier, les stagiaires vont toutes et tous dérouler leurs formation en mode « Ariane »ou plus communément appelé le « 4+1 ».
Ce mode de formation est tout sauf pédagogique ! Il le serait si ce temps était du temps de respiration/assimilation. Mais, non, pour l’ENFiP, un stagiaire qui n’est pas en mode « production » n’est pas un stagiaire qui travaille…Il doit ingurgiter, et peu importe s'il frôle l’indigestion...d’ailleurs, tout n’est qu’une question d’organisation, n’est-ce pas ?
A aucun moment nous n’avons eu de véritable échange sur l’organisation de cette formation. Comme tout aujourd’hui à la DGFiP, il faut aller vite, peu importe le coût, qu’il soit financier ou humain d’ailleurs, il faut aller vite… aucune concertation, une mise en production sans en parler avec les véritables acteurs de la formation, peu importe la casse pourvu que ça passe… Mais, regardez bien en face, cela ne passe plus !
Comment expliquez-vous que le niveau de sortie d’école des stagiaires s’éloigne de plus en plus des attentes du réseau ?
Comment expliquez-vous que la modernisation des outils de la formation initiale ne favorise pas l’apprentissage ?
Comment expliquez vous que certaines questions dans les oraux de concours pour IDIV ou IP insinuent que les stagiaires n’ont pas un bon niveau et que la formation à l’ENFiP en est la cause ?
Comment expliquez-vous le décalage parfois digne du grand écart entre la formation suivie et la mission sans que l’ENFiP n’ait droit de regard ?
De plus, ne pensez-vous pas que les réformes des scolarités initiales engagées à marche forcée depuis 2019, cumulées au manque d’effectif criant de chargés d’enseignement met en danger les acteurs de la formation et la qualité des enseignements ? Les chargés d’enseignement de l’ENFiP de Noisiel ont fait part récemment de leur refus des cadences infernales imposées et qui dégradent leurs conditions de travail. Nombreux sont ceux guettés par des risques psycho-sociaux liés à leur surcharge de travail, nombreux sont les stagiaires mis en difficulté par ces modalités d’enseignement.
Abordons maintenant la formation continue.
Pour Solidaires Finances Publiques la formation continue est cruciale dans le parcours professionnel des agents de la DGFiP.
Aujourd’hui, son organisation est détériorée.
Parlons de SEMAFOR ou plutôt pourrions nous dire SEPAFOR !
SEMAFOR a été présenté comme étant un outil performant, cependant, le TGV attendu correspond plus à une micheline fonctionnant au charbon !
Dans le rapport de l’IGF sur le contrat d’objectif et de moyen 2020/2022, en page 42, il est écrit « l’entrée en application prochainement de l’application SEMAFOR, devrait permettre un meilleur suivi statistique des formations ».
Par contre, dans le bilan 2021, page 43, il est présenté comme un outil unique de gestion des formations. Une fois de plus, la formation est abordée par le prisme statistique et non pédagogique.
Le fait de placer l’agent comme acteur de son parcours de formation est louable cependant l’outil ne correspond ni aux besoins, ni aux attentes de l’ensemble du réseau et devient un outil unique de déformation des formations !
Tout comme la formation initiale, la formation continue souffre d’un manque cruel de formateurs qu’ils soient permanents ou professionnels associés. Manque de personnel dans les services, manque de valorisation de la mission, rémunération désuète des professionnels associés sont une liste non exhaustive des réalités actuelles de la formation continue.
Ne pensez-vous pas que cela contribue au manque d’attractivité ?
Parlons maintenant de la mission de formateur au sens large.
Pour Solidaires Finances Publiques, le formateur doit être replacé au cœur du dispositif. Outre la liberté de s’adapter à son groupe de stagiaire, les formateurs doivent avoir le temps d’appréhender leur matière. Actuellement, pour l’ENFiP un formateur qui n’est pas en « production » ne travaille pas ! Pour Solidaires Finances Publiques c’est inacceptable et anti-pédagogique. L’ENFiP doit se donner les moyens de ses ambitions et créer une vrai dynamique de ressourcement, de favoriser les interactions pour permettre une mutualisation des bonnes pratiques.
La formation professionnelle à la DGFiP doit certes se réinventer, mais tout en gardant à l’esprit l’ultime but de maintenir un haut degré de technicité de ses agents tout au long de leur carrière.
Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les réformes de la formation professionnelle et l’ouverture d’un véritable cycle de discussion. Pour Solidaires Finances Publiques, placer le mot « pédagogie » dans toutes les fiches ne crée pas de la pédagogie !
Une fois encore, les mots ne servent à rien s’ils ne sont pas suivis d’actes forts.
En conclusion, de nombreux sujets sont de nouveaux exclus du paysage, notamment, la fiche sur le tutorat, promise depuis tellement d’années… Certes, le temps passe vite mais il est grand temps de prendre le temps …
Nous exigeons un groupe de travail spécifique sur les sujets que nous ne pourrons aborder ce jour.
Courrier intersyndical du 16 mai à G. ATTAL
Compte-rendu
Ce groupe de travail s’est tenu dans un contexte de dialogue social tendu mais Solidaires Finances Publiques a décidé de siéger pour faire entendre les revendications en matière de formation professionnelle initiale et continue.
Compte tenu de la date actuelle et du caractère éloigné dans le temps des données de l’année 2021, nous avons fait le choix concernant les statistiques 2021 de les aborder au travers des débats liminaires et des trois fiches et donc au fil de l’eau :
- Fiche 1 : Point sur la formation en mode « Ariane », plus communément appelée « 4+1 » ;
- Fiche 2 : La numérisation et correction à distance des copies des concours
- Fiche 3 : un point d’étape 2022/2023 de la participation de la DGFiP aux « Classes Talents du service public ».
Suite aux propos liminaires des organisations syndicales et à notre demande d’abandon des réformes des scolarités, l’ENFiP a clairement dit que c’était impossible car la commande provient directement du Directeur Général. Il n’y aura pas de pause dans la réforme, il faut « ajuster » !
Pour Solidaires Finances Publiques il faut se donner le temps de faire un point d’étape car le risque est d’aller au crash des formations initiales. La frontière entre stagiaire et titulaire est devenue trop floue. Certains stagiaires sont donc mis en difficulté pendant leur formation pratique probatoire.
Pour Solidaires Finances Publiques cet effet est accentué par le fait d’effectuer le stage pratique probatoire directement sur le poste d’affectation et nous revendiquons un stage pratique non probatoire et en dehors du poste d’affectation (voir liminaire).
Sur notre interpellation concernant l’accueil des stagiaires en formation pratique probatoire et les exigences locales parfois démesurées, l’ENFiP reconnaît qu’il y a sans doute une mauvaise appréhension et qu’il semble y avoir une rupture du sens de la formation initiale.
Pour Solidaires Finances Publiques, le fait de vouloir absolument arriver à une formation au plus proche du premier métier accentue ce travers !
Nous avons demandé que l’évaluation des chefs de service nous soit communiquée car elle était absente des statistiques qui nous ont été présentées.
La formation continue (bilan 2021) souligne l’effort de l’ensemble de la chaîne des acteurs de la formation. Suite à la crise sanitaire, la formation continue n’a repris en mode présentiel que mi-2021. L’ENFiP reconnaît que le nouvel outil SEMAFOR a des points de « fragilité ». Mais c’est un outil « moderne et sérieux » évolutif et doit devenir « conversationnel » avec ESTEVE et OCAPI sous peine de perdre la main sur les parcours de formation.
Pour Solidaires Finances Publiques, une fois de plus, la DGFiP confond vitesse et précipitation et ne se laisse pas le temps de mettre en production des outils finalisés.
L’attractivité est un sujet sensible à la DGFiP et qualifié de « complexe » par l’administration. Elle estime que le nombre de participants aux concours et le nombre de personnes postulants aux contrats est le gage de l’intérêt porté à la « maison DGFiP ».
Un GT « Attractivité » est peut-être envisagé.
Pour Solidaires Finances Publiques, si l’attractivité se mesure par le taux de sollicitations, il se mesure également sur la capacité de la DGFiP à conserver ses agents. Or, nous constatons depuis quelques années, une recrudescence des demandes d’informations des nouveaux titulaires sur les conditions pour sortir de la DGFiP : détachement, démission, rupture conventionnelle, compte personnel de formation, etc.
La DGFiP, se basant uniquement sur les chiffres, affirme qu’elle ne constate pas de départ massif actuellement.
Nous avons précisé qu’à ce stade nombre d’entre eux sont tenus par une obligation de service (sous peine de remboursement) mais que cette sursollicitation nous inquiète et est plutôt contraire à de l’attractivité !
Pour Solidaires Finances Publiques, la qualité de la formation dans son ensemble est un gage d’attractivité. Des agents qui sont bien formés se sentent soutenus et à l’aise dans l’exercice de leurs missions. Des agents qui sont bien formés peuvent envisager d’évoluer dans leur carrière sans crainte de la mettre en péril. La formation est donc centrale dans la carrière de tous les agents et agentes de la DGFiP.
En ce qui concerne les évaluations faites par les stagiaires à chaud et à froid, nous avons une fois de plus souligné que, pour nous, elles étaient tronquées puisque une évaluation « assez satisfaisante », c’est à dire « moyenne » était considérée comme satisfaisante par l’ENFiP…
Pour Solidaires Finances Publiques, ce n’est pas représentatif du taux de satisfaction réel des stagiaires.
Pour ce qui est de la rémunération, la DGFiP affirme que notre secteur n’est pas le pire : quand je me regarde je me désole mais quand je me compare je me console !
Pour Solidaires Finances Publiques, la rémunération est essentielle et les maigres revalorisations obtenues depuis plus de 10 ans ne permettent pas de valoriser l’exercice des missions de tous nos collègues !
La formation des agents contractuels a été « étoffée ».
L’ENFiP a conscience que le calendrier des formations n’est pas toujours adapté, mais leur arrivée tout au long de l’année ne rend pas l’exercice facile.
Pour l’administration, « un contractuel est un titulaire en devenir » et il ne faut pas opposer les agents contractuels aux agents titulaires.
Pour Solidaires Finances Publiques, il est effectivement essentiel de ne pas reproduire dans notre administration ce qu’il s’est passé ailleurs.
La précarisation des agents contractuels est une réalité et cette différence liée au mode de recrutement accentue les disparités et provoque des oppositions entre collègues.
La formation initiale est infantilisante.
Cet état de fait a toujours été présent et est sans nul doute lié au fait d’un apprentissage en mode « scolaire ».
Pour Solidaires Finances Publiques il est essentiel d’éviter les écueils d’un bachotage uniquement axé sur la réussite des unités de compétences car cela incite à des stratégies néfastes à un apprentissage professionnel.
La formation initiale est trop dense et surtout sur la partie Bloc.
L’ENFiP reconnaît que la formation est inadéquate au regard des attendus du réseau et s’interroge sur le rythme pédagogique...
La formation initiale des A et des B qui se veut plus professionnalisante et orientée sur le premier métier.
Pour L’ENFiP la scolarité repose sur un triptyque : la formation initiale en établissement, la formation pratique probatoire puis le parcours complémentaire obligatoire.
De plus, orientée sur les matières de la première affectation, la scolarité est moins stressante.
Pour Solidaires Finances Publiques, la réalité est toute autre ! Nous avons de nombreux témoignages qui qualifient ces scolarités de « denses » et « stressantes » et parfois, les mots sont encore moins tendres !
Pour Solidaires Finances Publiques, les parcours de formation initiale sont mal calibrés et mal équilibrés. Les stagiaires sont perdus et noyés dans des notions dont ils n’arrivent plus à retirer les fils conducteurs et extraire l’essentiel. L’absence de respiration dans les emplois du temps, les rythmes d’apprentissage souvent « au pas de course » et en mode « gavage » ne permettent pas l’assimilation des notions nécessaires à un bon apprentissage.
Enfin, les stagiaires C entrant en formation le 15 mai percevront une avance sur leur rémunération dès le 30 mai. Cette demande est formulée par les organisations syndicales depuis de nombreuses années !
FICHE 1 : La formation initiale en mode « 4+1 », un modèle généralisé à partir du 15 mai 2023
L’ENFiP reconnaît que les futurs volumes de promotion sont un défi à relever et ne pouvant pas pousser les locaux, la journée en autonomie est une nouvelle modalité qui répond à cette problématique.
L’ENFiP explique également que cela répond aux besoins des stagiaires, « c’est un outil pédagogique à la convenance personnelle »...
Elle nous certifie également qu’il n’y aura pas de mode 2+3, ni 1+4, ni 0+5 ! (Les promesses n’engagent que ceux qui y croient et seul l’avenir nous le confirmera!)
Cependant, elle affirme également que le modèle d’enseignement en distanciel existe et que notre formation professionnelle « ne peut pas passer à côté ».
Chez les inspecteurs et inspectrices de la rentrée de septembre 2023, cette journée en autonomie aura lieu toutes les 2 semaines (pour le bloc) et ce sera à la rentrée de septembre 2024 que cette journée sera hebdomadaire.
La raison : les contenus digitalisés des blocs ne seront pas prêts en septembre 2023.(étalement sur 2 ans de la digitalisation des blocs de FIA)
Ce nouveau mode pédagogique est accompagné d’une « dédensification » des modules.
Pour Solidaires Finances Publiques, les choix des modules digitalisés sont essentiels et digitaliser sous le prisme calendaire est dangereux !
La fiche fait état de retours d’expérience (RETEX) à l’issue du socle qui « démontrent une très bonne appréhension du nouveau dispositif ».
« Le RETEX réalisé en fin de scolarité confirme ce ressenti très positif. »
Pour Solidaires Finances Publiques, les RETEX ne sont pas si valorisants ! Il a été nécessaire d’apporter des témoignages de la réalité vécue par des stagiaires et par les équipes administratives et enseignantes !
- les emplois du temps sont des casse-tête monumentaux,
- les soutiens sont fait en mode « sandwich » le temps de la pause méridienne,
- l’outil ne permet pas de prise de note adéquate,
- les stagiaires n’arrivent plus à synthétiser, etc.
Pour Solidaires Finances Publiques, il n’y a pas de gagnants dans ce dispositif et une forte inquiétude est à présager pour les stagiaires en difficulté au fil de la scolarité !
Le président de séance a semblé être sensible à notre argumentaire de « terrain » mais se pose la question : « le 4+1 en est-il la cause? » »la digitalisation est-elle la cause de tous les maux ? »
Pour Solidaires Finances Publiques, un tel raisonnement ne risque pas de faire avancer grand-chose...l’ENFiP doit reconnaître sa responsabilité dans cette réforme inadaptée à notre apprentissage.
A ce sujet, elle a reconnu avoir fait trop de digitalisation sur le contrôle fiscal en formation initiale des contrôleurs (autour de 70%). Elle nous garantit que ce modèle ne sera pas reproduit chez les inspecteurs et inspectrices.
Concernant les équipements additionnels que nous réclamons depuis l’an dernier (casques, souris, etc.), l’ENFiP affirme avoir vu des rayonnages complets sur l’école de Clermont mis à la disposition des stagiaires. Elle ne sait pas si toutes les écoles sont équipées !
Nous lui avons soutenu qu’il est essentiel que l’ENFiP soit à la hauteur de ses ambitions et doit fournir le matériel adéquat aux bonnes conditions de travail de ses stagiaires… Elle s’engage à expertiser cette question.
Nous avons également remis en perspective l’urgence de la revalorisation des indemnités de stage depuis 2006 suite à l’augmentation croissante des charges de la formation liée également aux choix de l’administration de former en mode « 4+1 ».
La surcharge de travail des acteurs de la formation initiale est reconnue par l’ENFiP.
Suite aux actions faites par les formateurs de l’ENFiP de Noisiel, les stagiaires ont témoigné de leur soutien auprès de l’ENFiP.
La DGFiP reconnaît que la sollicitation accrue suite aux réformes successives entraîne des charges et que le sujet est « sensible ».
Pour l’ENFiP, le « 4+1 » n’est effectivement pas une solution d’allègement des équipes, c’est bien une charge autant pour les équipes enseignantes que pour les équipes administratives. Elle en a conscience.
Elle estime que la stabilisation du volume d’emploi au TAGERFiP de l’ENFiP est une preuve de l’écoute portée par la DGFiP et reconnaît que ce n’est peut-être pas suffisant…
Pour Solidaires Finances Publiques, les équipes administratives et enseignantes dans tous les ENFiP doivent être abondées pour faire face aux défis des promotions à venir.
FICHE 2 : La numérisation et correction à distance des copies des concours
Ce process a été mis en expérimentation sur le concours IP et sur le concours contrôleur 1ère classe. Il sera généralisé.
Il a pour but de limiter les pertes de copies en supprimant leur transport. Elles sont donc scannées sur place.
L’ENFiP nous garantit que le process est simple et sécurisé. Il répond exactement aux besoins et aux attentes.
Pour Solidaires Finances Publiques, au-delà de la volonté de ne pas perdre des copies, se pose une question bien plus inquiétante :
- Quid de l’avenir du centre des concours de Lille et des collègues ?
L’ENFiP, aujourd’hui, ne sait pas répondre à cette question ! Elle reconnaît, à demi-mot, qu’elle ne connaît pas l’avenir des missions de ces collègues. Elle affirme ne pas pouvoir donner de garantie …
Pour Solidaires Finances Publiques, cette réponse est inacceptable et nous suivrons de près ces collègues et leur devenir.
- Cette opération peut-elle avoir une incidence sur le calendrier des concours ?
Pour l’ENFiP, ce n’est pas le but recherché, la sécurisation est le seul objectif majeur. Cependant si il y a des marges de manœuvre, cela sera à étudier mais, plus tard…
FICHE 3 : Point d’étape 2022/2023 de la participation de la DGFiP aux « Classes Talents du service public »
Le dispositif « Classes talents » correspond aux anciennes Classes Préparations Intégrées (CPI).
En préambule nous avons souligné que ce changement de dénomination n’était pas très judicieux…
L’ENFiP est satisfaite de ce dispositif qui :
- est plébiscité car les classes sont remplies à hauteur de 80 %
- le taux de réussite aux concours est satisfaisant car 69 % des préparants réussissent les concours
Pour Solidaires Finances Publiques la réussite de ce dispositif est essentiellement liée à l’investissement des chargés d’enseignements. Nous déplorons que cette « mission » ne soit pas suffisamment valorisée et l’accompagnement de l’ENFiP insuffisant. Les formateurs manquent de ressources.