Cette réunion n’était aucunement une commission administrative paritaire (CAP) puisque la loi de « transformation de la fonction publique » les a supprimées, en ce qui concerne, entre autre, la mobilité des agent.es. D’après le chef du bureau RH2A, cette réunion était plus à considérer comme un moment d’échanges et de discussions avec les organisations syndicales représentatives (OS).
Ces échanges téléphoniques (covid oblige) avaient également pour but d’éclairer les OS sur la réalisation du mouvement d’affectation et d’évoquer, le cas échéant, des dossiers extrêmement graves (6 l’ont été durant cette séance).

 

Voici quelques éléments chiffrés sur ce mouvement :

- sur 303 lauréats.e appelé.es, 277 ont été affecté.es, 26 ayant démissionné avant la parution du mouvement,
- 83 directions ont été ouvertes dont 66 en province,
- sur 124 demandes de rapprochements, 98 ont été satisfaites,
- 8 agent.es ont fait l’objet d’une affectation d’office,
- 68 % des lauréat.es ont obtenu l’un de leurs 3 premiers vœux et 84 % l’un de leurs 5 premiers.

Sur de nombreuses directions, l’administration a affecté des stagiaires de la 2ᵉ tranche alors qu’elles avaient été refusées à des agentes et agents appartenant à la liste principale, y compris en rapprochement, donc mieux classé.es au concours.
L’administration nous a répondu que la parution de la liste des lauréates et lauréats du concours B externe ayant été particulièrement retardée cette année en raison du confinement, l’identification des « faux externes » (594 agent.es C ayant réussi le concours B externe) n’a pu être effective qu’après l’affectation des stagiaires C de la liste principale. Ainsi, le nombre de postes C vacants s’est particulièrement creusé dans le 13, le 31 ou bien le 59 et l’administration a opté pour des enjambements sur ces départements et donc d’y affecter des lauréat.es de la liste complémentaire. Dont acte et c’est un bien pour celles et ceux qui pourront rejoindre leurs familles ! Par contre, comment peuvent réagir les agentes et les agents de la 1ère tranche qui n’ont pu obtenir satisfaction ? Par une totale incompréhension et une perte de confiance dans notre système de mutation qui mène forcément à des rancœurs.


Dans le département 31, par exemple, seule une personne est arrivée lors des affectations de la liste principale alors que de nombreux rapprochements étaient en attentes. Deux mois plus tard, seulement deux mois, cinq stagiaires de la liste complémentaire y sont affectés ! La situation a certes changé, en partie, mais comment expliquer ce fait à celles et ceux qui se sentent lésés ! C’est une bien triste image à donner aux collègues qui intègrent notre administration, car en fait, bien que mieux placés au concours, elles et ils se retrouvent moins bien affectés pour un an au mieux et au moins trois ans au pire.
L’administration a conclu, que le concours C était un concours national et que les affectations étaient donc nationales. Les stagiaires recrutés pouvaient donc être nommés partout en France dans le but de compenser les vacances de postes d’agent.es titulaires. Certes, mais que de vies mises entre parenthèse et de démissions en cascades !

Lorsque les CAP de premières affectations existaient encore, la transparence était quasiment de fait entre l’administration et les OS quant à l’élaboration du mouvement. Tous les documents nécessaires nous étaient fournis pour comprendre et contrôler la juste application de l’instruction. Depuis, cette année, tout est néant ! Alors que les futur.es agent.es se tournent naturellement vers nous pour élaborer leurs listes de vœux et obtenir de nombreuses informations, il ne nous est plus possible de renseigner plus avant sur la qualité du mouvement (rang de classement, prise en compte d’un rapprochement…). L’administration se complaît dans l’opacité la plus totale et plus aucun contrôle ne peut être opéré à posteriori par les OS.

Solidaires Finances Publiques a donc réitéré sa demande de transparence, car l’interprétation de la loi faite par le bureau RH2A est restrictive voire biaisée quant à la remise de documents expliquant la construction des mouvements.

Puisque toute information doit être exigée pour nous être transmise, nous avons également demandé les effectifs globaux des agent.es C et les vacances de postes dans toutes les directions françaises au 31 décembre 2020.
En fait, à cette date, il manquera 1472 agent.es (y compris les temps partiels). Par contre, dans les effectifs globaux pris en compte, sont intégrés les 107 pactes recrutés en décembre (recrutés mais non opérationnels) et les 219 recrutements de contractuel.les nommé.es également en décembre. Nous sommes contre le recrutement de contractuel.les qui sont maintenant autorisés par la loi de "transformation de la Fonction Publiques". En effet, ils et elles ne sont recruté.es que pour une période de trois ans renouvelable une fois et n’ont pas vocation à devenir fonctionnaire. Comment seront-ils et elles géré.es comment seront-ils et elles formé.es, quid de la déontologie… Ainsi donc, si la DGFIP fait appel aux contractuel.les, c’est bien que les besoins en personnels sont importants et identifiés alors pourquoi ne pas recruter plus amplement à travers la liste complémentaire des concours ?

Pour Solidaires Finances Publiques, le seul mode de recrutement doit être celui du concours, le plus égalitaire et transparent à nos yeux. Nous avons donc, une nouvelle fois, exigé l’appel le plus large possible de la liste complémentaire, mais serons-nous entendus? Rien n'est moins sûr!