Le premier conseil de promotion pour les contrôleurs généralistes s'est déroulé le mardi 11 décembre à Lyon.

Liminaire

Nous ne pouvons débuter ce Conseil de promotion sans dénoncer l’accident industriel concernant la première paie d’octobre des contrôleurs stagiaires. Nous sommes conscients des difficultés liées au basculement de Sirhius, néanmoins nous déplorons la gestion catastrophique et le manque d’information et de considération pour les agents de la part des services RH de l’ensemble des écoles. Ce n’est pas aux stagiaires de subir les conséquences du démantèlement des services RH.
Nous déplorons le fait que ce conseil de promo ne se tienne que sur une demi-journée. Cela renforce notre sentiment que l’administration veut museler l'expression des agents et de leurs organisations syndicales. Nous revendiquons une journée complète de conseil et une journée de préparation, du fait de notre éloignement et de notre répartition sur 3 sites.
Par ailleurs, les élus sont également des stagiaires, et l'exercice de leur mandat ne doit pas impacter le déroulement de leur scolarité. Des cours de reformulation devraient être prévus pour les participants au conseil.
Notre délégation prendra tout le temps nécessaire pour aborder les sujets qui nous apparaissent essentiels. Ce conseil est régi par un règlement intérieur, il nous semble utile qu'il soit soumis à notre examen, comme il le serait par ailleurs de disposer d'une fiche méthodologique sur l'organisation du conseil de promo pour que les élus cernent son rôle.

La formation à l’école

Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité d'une scolarité au premier septembre, ce qui permettrait une répartition moins dense des cours. Cela amènerait une situation plus cohérente concernant les mutations et la titularisation des contrôleurs stagiaires. Solidaires Finances Publiques réaffirme le caractère éprouvant de la scolarité du fait de plusieurs facteurs :
- la densité des enseignements, qui sont pourtant tous indispensables à ce stade à notre futur parcours de carrière,
- l'organisation de l'emploi du temps inadaptée, avec des journées contenant plusieurs matières techniques,
- l’infantilisation permanente des stagiaires,
- des évaluations stressantes.

Sur ce dernier point spécifiquement, il nous semble fondamental que l'administration mène avec l'ensemble des représentants des personnels, une réflexion sur ce que doit être la finalité et les modalités des évaluations. Pour Solidaires Finances Publiques, il convient d'abandonner le système de la note chiffrée, de faire de l'évaluation un véritable outil pédagogique, ce qu'elle n'est pas aujourd'hui. Il faut revoir le nombre de contrôles et le volume des matières évaluées. Dans le même esprit, la volonté de l'administration de transformer le stage pratique en stage probatoire est tout simplement inacceptable car cela conduirait à précariser encore plus la situation du stagiaire pendant son parcours de formation.

Pour Solidaires Finances Publiques, la titularisation ne peut en aucun cas être subordonnée à un stage probatoire, ni à un système d'évaluation. La sélection s'est déjà opérée lors du concours.
Ce sujet, du stage probatoire, nous renvoie à la problématique plus large de l'organisation des stages. Le délai de formulation des vœux des stages « découverte » et « d’application » nous semble beaucoup trop court. Force est de constater que lors de notre stage de découverte, l'ensemble des équipes locales n'étaient pas en situation de nous accompagner. Pour Solidaires Finances Publiques, il est fondamental de repenser la logique du stage de découverte avec une amplitude plus large de services à découvrir. De plus, il faut étoffer le stage pratique en lui permettant de devenir un véritable pont entre la formation théorique et le cheminement vers la prise de poste. Ce qui signifie qu'il faut, pendant le stage pratique, voir la réalité concrète de tous les services figurant dans le périmètre de la dominante choisie. Un véritable tuteur expérimenté au cours des différentes phases de ce stage est nécessaire. Il est primordial d'allonger la durée du stage pratique. Ce qui conduit à un allongement global de la durée de la formation initiale, théorique et pratique.

 Deux autres points relatifs à la formation :
 - le recours à la e-formation.
Solidaires Finances Publiques ré-affirme sa position contre la montée en puissance de la "e-formation".
Pédagogiquement, nous réaffirmons la nécessité de présentiels sur l'intégralité des matières.
- l'oral collectif : celui-ci est chronophage et n'apporte pas assez à notre cheminement pédagogique.

Abordons les questions relatives à l'accompagnement social des stagiaires.
Les problèmes sont multiples pour le quotidien de tous les stagiaires.
Primes trop faibles pour tenir compte de la double résidence. Nous revendiquons le rehaussement de l'indemnité de scolarité qui doit permettre de couvrir par principe tous les frais inhérents à la double résidence résultant du parcours de formation.
Prise en charge inexistante des frais induits au cours du stage de découverte.

Nous revendiquons :
- Un dispositif complémentaire de type frais réels pour couvrir les frais supplémentaires d'hébergement et de trajet inhérents aux frais de stage.
- Nous souhaitons qu'une réflexion soit menée sur un dispositif permettant de mettre en place la gratuité des logements (logements individuels et décents), la gratuité de la restauration (midi et soir).
- Le traitement social des stagiaires est hétérogène, dès lors le ou la relation stagiaire doit être un élément clé de la relation entre les stagiaires et l'administration, il semble nécessaire de redéfinir son rôle exact.
La doctrine d'emploi du relation stagiaire doit être tournée vers le service aux stagiaires et ne pas être un agent des services communs.

Nous ne pouvons pas conclure ce propos introductif avant d'aborder des thématiques par établissements sans dénoncer le projet de l'administration en matière de mutations.
Nous réaffirmons ici que les stagiaires B des promotions à venir doivent pouvoir être affectés dans le cadre du mouvement général de mutations au 1er septembre N+1 et ne pas être tenus par des délais de séjour contraignants. Pour notre promotion, nous dénonçons les risques de réduction du nombre de potentialités d'affectation du fait des suppressions d'emplois.
Nous serons tous au début du mois de janvier préoccupés par notre première affectation, dès lors nous souhaitons que le rythme de la scolarité intègre ce fait comme nous revendiquons une véritable accessibilité auprès des représentants des personnels et des services RH pour obtenir un maximum d'informations nous permettant d'élaborer nos demandes de vœux.


Abordons à présent, la vie dans les établissements.

Etablissement de Noisy :

Dans un premier temps, les stagiaires déplorent de nouveau l'infantilisation de certains enseignants et des personnels administratifs. Une relation trop scolaire entre l'administration et les stagiaires est facteur de mal-être et de frustration. Concernant les retards, nous réitérons notre demande de souplesse pour un délai de 5 minutes en cas de retard. A défaut, nous demandons la possibilité de régulariser notre absence auprès des ressources humaines à la pause, afin de ne pas rallonger notre retard. La priorité pour les stagiaires étant de démarrer le cours au plus vite, et non de régler des problèmes de ressources humaines.

Par ailleurs, les e-formations semblent avoir été pleinement intégrées à la scolarité, malgré les diverses remarques de notre organisation syndicale au fil des scolarités. Or, sauf erreur de notre part, celles-ci devraient permettre aux stagiaires de les effectuer en totale autonomie (le but recherché par l'administration étant de mobiliser le moins de formateurs), or à l'ENFiP Noisy, les élèves ont la désagréable surprise de découvrir sur Odyssée, la veille, que des e-formations se transforment en formations obligatoires en présentiel.

Établissement de Lyon :

Concernant l'hébergement des stagiaires, nous tenons à souligner encore les problèmes rencontrés sur les sites de Gestetud et Masfip : ces logements sont loin du centre de formation, à 45 min voire 1h au mieux de l'ENFiP, alors que de nombreuses résidences sont plus proches et plus adaptées. Certains logements offrent des prestations très passables : logements mal isolés, problèmes de chauffe-eau, insalubrité des locaux ou de l’électroménager prêté. Tous ces soucis ont gêné l’installation des stagiaires au début de leur scolarité.

Nous nous interrogeons sur les politiques et conditions d’attribution des logements des stagiaires : quelles sont-elles ? Nous avons reçu notre école d’affectation le 6 juillet, et avons dû préciser nos préférences de résidence immédiatement, dans une période de vacances scolaires où l’ensemble des agents n’était pas disponible. Comment se fait-il que les purs externes semblent entassés dans les résidences les plus éloignées alors même qu’ils ont été réactifs ?

De plus, certains stagiaires devront s’acquitter d’une taxe d’habitation en résidence secondaire l’automne prochain : pour les agents qui supportent des frais de double résidence, c’est un coût supplémentaire. Nous exigeons que les frais de scolarité soient entièrement pris en charge par l’administration ; nous n’avons pas à payer de notre poche une formation professionnelle !

Établissement de Clermont Ferrand :

L'affectation pour les stages de découverte a posé quelques soucis.

* En effet, les dérogations possibles pour les chargés de familles n'ont pas été entièrement satisfaisantes puisque la plupart se sont retrouvés à plusieurs kilomètres de Clermont-Ferrand :
Pourquoi des stagiaires célibataires et sans enfants se sont retrouvés à Clermont Berthelot et des chargées de famille ont été affectées au Mont Dore ?
Malgré une demande d'explication auprès des RH, aucune réponse concrète ni excuse de leur part n'a été donnée.

* Jeudi dernier (le 06/12) un bug informatique a affecté l'envoi des notes aux stagiaires.
Les professeurs ont tout de même communiqué les notes à leurs élèves le vendredi matin à la demande de la direction et nous les en remercions.
Est-ce-que la source du bug a été identifiée afin de ne pas pénaliser une nouvelle fois les stagiaires ?

* Nous bénéficions de 2 résidences proches de l’école.
Néanmoins, le restaurant de la résidence des Gourlettes reste très cher pour les stagiaires, du fait de l’absence de subvention.

* En outre, plus aucune activité conviviale n’est autorisée, ce qui impacte l’ambiance et la qualité de vie des stagiaires. D'une manière générale, les loisirs doivent se faire à l’extérieur ce qui induit des coûts supplémentaires. Ce qui nous renvoie à une idée de nos camarades des promotions précédentes, la création d’un lieu de convivialité au sein même de l’ENFiP.

* Enfin comme nos camarades de l'année dernière, nous renouvelons la demande de débuter les cours le lundi après-midi afin de permettre à tous de rejoindre l’ENFiP en toute sécurité, notamment les chargés de famille qui rentrent le week-end.
Cette problématique n’existe pas le vendredi, celui-ci étant libéré à compter de midi.

En conclusion, nous réaffirmons notre attachement à une formation initiale nous permettant de nous inscrire durablement dans notre parcours de carrière. Nous réaffirmons notre exigence d'un accompagnement social ambitieux et espérons que nous serons entendus tout au long de ces discussions. Mais aussi que nos propos ne seront ni déformés, ni instrumentalisés à des fins contraires à celles auxquelles nous croyons.