Suite aux annonces du Premier Ministre, la Secrétaire générale de Bercy a tenu une audio-conférence avec les fédérations des Finances.
Sa première expression fut assez lapidaire : les annonces ne changeraient pas grand-chose aux dispositifs mis en place (...) :
- le télétravail demeure la règle. Pour celles ou ceux qui sont en TT les cinq jours et souhaitent revenir, même si c'est juste un jour par semaine, il faut se rapprocher des responsables de service avant de le faire ;
- pour le couvre-feu à 18h, la carte professionnelle permet de se déplacer sur les trajets travail/domicile.
Sur ce dernier point, la réponse est très insuffisante. Le but est de réduire les déplacements et les interactions, pas de pouvoir déroger simplement au seuil de 18 heures ! Nous demandons donc que les règles concernant le temps de travail et les horaires soient clairement et sans ambiguïté mises entre parenthèses durant la crise. C'est là tout simplement l'exigence de s'adapter à ce contexte de pandémie.
S'agissant du télétravail, nous insistons sur son caractère volontaire. En effet, nous nous approchons d'une année de crise en termes de durée (et nous allons peut-être dépasser ce cap). En conséquence, il faut avant tout se baser sur le choix de l'agent.e et non procéder par mesure autoritaire.
Nous exigeons qu'une campagne de vaccination soit lancée au niveau du Ministère (toujours sur la base du volontariat), visant en premier lieu les agentes et les agents en contact avec le public.
Par ailleurs, nous avons insisté sur plusieurs points. Il s'agit notamment de :
- l'évolution chiffrée de la propagation du virus,
- la déclinaison à Bercy s'agissant de l'auto-isolement,
- la dotation en masques,
- les niveaux d'équipements informatiques,
- l'arrêt des évaluations notamment chiffrées.
Face aux salves des questions syndicales, la Secrétaire générale a précisé les points suivants :
- on assiste effectivement à une remontée de l'épidémie dans les rangs de Bercy (+ 120 cas en une semaine) ;
- le télétravail doit être un acte volontaire, mais il doit être encouragé. Pour sa mise en œuvre, Bercy s'efforce d'améliorer le niveau d'équipement informatique ;
- pour le temps du travail, en deux mots,… « les chefs de service devront être à l'écoute des agents » (sic). Autre perle : « il faut éviter, après le travail, les rassemblements d'agents » (re-sic). Pour l'instant, d'après la Secrétaire générale, on ne peut aller au-delà… Nous voilà bien avancés !
- pour la procédure d'auto-isolement, Bercy prépare un message aux agents ;
- en ce qui concerne la vaccination, « on regarde »… Mais cela ne sera pas dans l'immédiat et les priorités relèvent du Ministère de la Santé ;
- pour les contrôles aux frontières (Douane), on nous dira… plus tard (…) ;
- évaluation des agents : il faut réfléchir aux chiffres de l'année. Euh… oui ! Quand il y a une crise sanitaire inédite qui frappe le pays, cela a sûrement des effets, non ? (là, on vous avoue qu'on est un peu affligés…).
Pour Bercy (et sa SG), nous sommes très largement dans la continuité de ce qui a été mis en place.
En fait, il ressort de cette audio-conférence une très nette impression de ronronnement. On parait assez largement incapables de sortir des sentiers battus. Or, la pandémie nous y invite presque au quotidien. La tonalité (et en fait le faible contenu) de cette conférence semble manifestement en décalage par rapport à la situation et aux enjeux.
Nous sommes tout à fait conscients que la situation est difficile, que nous sommes parfois tributaires de décisions prises ailleurs, que Bercy, ce sont près de 140 000 agents et agentes avec des contextes très différents. Mais, au bout de bientôt dix mois de crise, c'est un peu fou de ne pas arriver à plus bouger les lignes. Président et ministres font assaut de phrases appelant à la mobilisation. Il semble parfois qu'on soit bien loin de la traduction de ce discours.