Motion du conseil syndical des 14, 15 et 16 septembre 2021

 Protéger sans désunir !

Le conseil syndical de Solidaires Finances Publiques, réuni les 14, 15 et 16 septembre 2021 réaffirme que la crise sanitaire et sa gestion par le gouvernement ont renforcé les inégalités, fracturé encore davantage la société et brouillé les repères du vivre ensemble.

Solidaires Finances Publiques a, depuis le début de la crise, exigé le déploiement partout et pour toutes et tous des outils de prévention (masque, gel hydroalcoolique, plexiglas, ...) et la mise en oeuvre de toutes les modalités en matière d'organisation du travail (télétravail, rotation des horaires, ..) permettant de réduire la propagation du virus et de protéger, coûte que coûte les agentes et agents face à l'épidémie.

Face à une crise sans précédent, la protection des personnes doit être la priorité de toutes et tous. En conséquence, Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité d'un accès large et massif aux offres de santé et considère que la vaccination est, au plan mondial, l'un des instruments indispensables pour lutter contre une pandémie qui a déjà fait bien trop de victimes. Celui-ci doit être à la portée de tous les pays, dès lors, la levée des brevets et la non-marchandisation des vaccins et médicaments sont une absolue nécessité.

C'est pourquoi, le conseil syndical de Solidaires Finances Publiques, réaffirme solennellement l'importance de donner à toutes et tous la possilité d'avoir un accès gratuit à la vaccination. Celle-ci doit reposer sur le libre choix éclairé de chacune et chacun.

Pour Solidaires Finances Publiques, avec la loi du 5 août 2021 relative à la crise sanitaire, le gouvernement joue la carte de la contrainte en cohérence avec sa vision autoritariste et tente de masquer les insuffisances et les incohérences de sa politique de santé. Ainsi, l'affaiblissement durable du système de santé et de la recherche médicale largement mis à mal par des politiques de rigueur budgétaire ne fait aucun doute. Le manque de réactivité du gouvernement au début de la crise sanitaire, la polémique autour de l'intérêt du port du masque, l'incurie de l'Etat par rapport aux livraisons de masques auprès de la population, les doutes légitimes nés de certains scandales sanitaires (sang contaminé, chlordécone, hépatite B, médiator...), etc. ont amplifié les risques de propagation du virus, la mise en danger des populations et la défiance vis à vis des autorités politiques et sanitaires. Sur ce sujet l'instrumentalisation des peurs par les complotistes et toute l'extrême droite est intolérable et mortifère.

Le conseil syndical de Solidaires Finances Publiques réaffirme son opposition ferme au pass sanitaire qui constitue une attaque et une atteinte inacceptables aux droits des salarié·es. Sans omettre la question de la surveillance généralisée des personnes, nous condamnons également les dangers pesant sur la protection des données personnelles en matière de santé.

Concernant le droit au travail et les libertés publiques, le pass sanitaire n'est pas neutre car il représente, pour les salarié·es concernés par les mesures de contraintes, une atteinte au droit à l'emploi qui est un droit constitutionnel. Solidaires Finances Publiques mettra tout en oeuvre pour combattre les sanctions disproportionnées pouvant être prises à la seule initiative de l'employeur (suspension du contrat de travail et de la rémunération qui s'y rattache, modification du contrat de travail, changement d'affectation) et ce, hors du Code du travail, hors de la médecine du travail, hors de la consultation des instances représentatives des personnels et sans pouvoir de contrôle par l'inspection du travail ou d'une saisine de CAP. Les menaces administratives et les sanctions pécuniaires visant les personnels de la DGFiP tenus à l'obligation vaccinale et non vaccinés sont inacceptables. Solidaires Finances Publiques exige la non-application des sanctions envisagées ou engagées à leur encontre. L'administration dispose dans le respect des règles de gestion et du dialogue social, de multiples options et solutions pour gérer sans fragiliser les collectifs de travail et le bon exercice des missions, des situations individuelles qui méritent écoute et considération.

C'est pourquoi, Solidaires Finances Publiques se tient aux côtés de tous les agents et agentes et des salarié·es pour défendre leur droit à la protection sanitaire, à l'accès aux soins, mais également pour les défendre face aux conséquences de cette loi en matière de droit au travail, de libertés publiques.