Le 25 juillet 2022, une circulaire de la première ministre a posé l’exemplarité des administrations en matière de sobriété énergétique. A ce jour, la DGFiP n’a toujours pas posé son dispositif national spécifique attendant les résultats de la négociation interministérielle avec les organisations syndicales. Mais sans attendre, certaines directions locales se sont d’ores et déjà précipitées pour communiqué sur ce sujet.

19°C principe de réalité ou de ressenti

En matière de chauffage, il est demandé à ce qu’il ne soit déclenché que lorsque la température des locaux descend en dessous de 19°C. Or, la norme AFNOR X 35-203 définit une température de confort de travail dans les bureaux entre 20°C et 22°C. Ainsi cet objectif des 19° implique de fait une dégradation du confort thermique de travail donc une dégradation des conditions de travail. Nous sommes donc bien confrontés à un choix arbitraire sur les 19°C qui ne tient pas compte de la réalité des environnements de travail et qui de fait va poser de nombreuses difficultés. En effet, 19°C dans un bâtiment mal isolé, très ventilé, avec une forte hygrométrie ne sont pas ressentis de la même manière, sans parler des contraintes liées à la vétusté de certains bâtiments publics dans lesquels une chauffe homogène est impossible. Pour Solidaires Finances Publiques ce point nécessite une véritable concertation locale avec une prise en compte des conditions de travail des personnels et des conséquences sur ces dernières. Au motif d’économies budgétaires « passées au greenwashing », il n’est pas possible d’accepter la dégradation de la santé et des conditions de travail.

Force est de constater que cette circulaire ne traite pas du problème de fond avec une réponse pérenne. C’est une simple injonction à changer de comportement pour faire face à une crise énergétique et budgétaire. Nous sommes donc loin, très loin du compte.

Télétravail au service de la sobriété ou des économies

Le gouvernement a évoqué la possibilité d’obliger l’ensemble des fonctionnaires à recourir au télétravail en imposant la fermeture des bâtiments pour générer ainsi des économies d’énergies, ce qui contrevient au principe de volontariat acté dans le protocole ministériel.

Tout au long du processus de discussion préalable à ce protocole voulu par Bercy, nous avons maintes fois souligné que cette modalité de travail posait des difficultés de cohésion des équipes et imposait un nécessaire dialogue sur le travail et son organisation. Dès lors, il est hors de question pour nous de voir, sous de faux prétextes, mise en œuvre une massification de la casse des collectifs de travail et la multiplication des tensions dans les équipes.

Un déplacement de la charge financière vers les agentes et agents

Par ailleurs, cette mesure, si elle devait s’appliquer, déplacerait la charge financière vers les agentes et les agents tout en étant néfaste en matière de sobriété énergétique globale puisqu’il faudra chauffer autant de logements individuels. Pour Solidaires Finances Publiques, cette mesure ne doit pas se décider de façon unilatérale d’autant plus que l’indemnité télétravail reste nettement dérisoire au regard des dépenses engagées par les personnels.

La sobriété énergétique ne se paie pas par l’austérité des rémunérations quel qu’en soit la nature (indemnitaire, frais engagés...)

La période que nous vivons et celle qu’on nous promet contribuent à accélérer la dégradation du pouvoir d’achat. Les personnels doivent ainsi obtenir des réponses urgentes et des augmentations significatives. Celles-ci doivent concerner les salaires et les pensions, mais aussi les régimes indemnitaires ou les remboursements liés aux transports, aux repas, au télétravail…

Pour Solidaires Finances Publiques ces mesures d’économie d’énergie et d’économie budgétaire ne visent qu’une adaptation à une situation conjoncturelle alors que nous avons besoin d’un vrai grand plan de transition énergétique et écologique. L’ensemble des possibilités d’améliorations écologiques doit être étudié au vu de la réalité de nos missions et de nos process de travail, mais aussi de la vie des personnels. Ces travaux et ces actions indispensables nécessitent des moyens matériels et humains dans les directions pour réellement mettre en œuvre et suivre des dossiers et des actions durables sur lesquels les organisations syndicales et les personnels doivent être informés et concertés.