Jeudi 4 mars s'est tenu un Groupe de travail informatique portant sur la réorganisation des services informatiques de Bercy et sur la création de la Direction des Projets Numériques.

Propos liminaire

Monsieur le président,

Nous nous retrouvons ce jour pour évoquer la réforme qui va toucher l’ensemble des services informatiques centraux de la DGFiP. Avant d’entrer dans le vif du sujet, Solidaires Finances Publiques regrette qu’un GT informatique classique n’ait pas été programmé dans ce premier semestre. Pour nous, plusieurs questions restent pendantes comme les conséquences sociales de la fermeture des services ADO. En septembre dernier, vous aviez donné votre accord afin que ce point puisse faire l’objet d’un réel bilan contradictoire. Nous espérons que cette question pourra être vue lors d’un GT programmé dans le second semestre. Toutefois, Solidaires Finances Publiques souhaite profiter du fait que vous présidiez ce GT pour aborder deux problématiques qui nous tiennent particulièrement à cœur dans la période.

Tout d’abord nous souhaitons vous faire part de notre profonde inquiétude sur la situation des agents travaillant en CID. De l’ensemble des collègues, de toute part, il nous remonte un mal-être grandissant avec une très forte fatigue au quotidien et beaucoup d’interrogations et de craintes pour l’avenir. Vous n’êtes pas sans savoir que ces derniers mois ont été particulièrement éprouvants pour nos collègues avec de nombreuses tâches supplémentaires dues à la crise sanitaire, tâches qui se sont télescopées avec le travail quotidien et les demandes, parfois insistantes et non planifiées, des DRFiP/DDFiP.  En effet, par leurs demandes, les directions locales oublient que les agents des CID excentrées ne sont plus de leurs ressorts directs, et que ces derniers ont comme priorité d’accomplir les tâches qui leurs sont dévolues par la DiSI. Ainsi, les agents se retrouvent régulièrement pris entre deux feux antagonistes et doivent gérer au mieux les souhaits des uns et des autres. Ces situations sont de plus en plus fréquentes et forces de stress et de risques psycho-sociaux pour vos agents. Pour Solidaires Finances Publiques, la solution doit passer par une communication ascendante et descendante, avec des temps d’échanges réguliers entre les responsables des ESI et l’ensemble des agents sur le terrain. Il est capital aujourd’hui que les agents disposent d’une réelle visibilité sur l’organisation de leurs travaux quotidiens et ne soient plus soumis à des injonctions contradictoires.

De plus, nous ne pouvons pas ignorer la dernière enquête de satisfaction concernant l’assistance. Nous tenons à souligner qu’il est plus que regrettable que cette enquête demande aux utilisateurs d’évaluer de manière frontale le travail des équipes CID. En effet, lorsque d’un côté́ les équipes sont noyées par les demandes de restructurations des DDRFiP/DDFiP et lorsque de l’autre côté́ les équipes sont submergées par les demandes de déploiements de l’administration centrale, la variable d’ajustement est malheureusement toujours la même : les incidents, qui sont traités quand il reste un peu de temps, autrement dit, en pointillés. Le fait que cette enquête intervienne en début d’année est probablement le pire moment pour avoir une évaluation qui tienne un tant soit peu la route, si tant est que ce genre de pratique importée du secteur privé puisse apporter la moindre amélioration du service rendu à nos collègues des Directions.

Et il faut ajouter à ce contexte déjà pesant, les dernières suppressions d’emplois qui ont tout particulièrement touché ces services et qui vont avoir comme conséquence de directement amplifier les charges de travail. Ceci alors même que les CID vont devoir gérer de nouvelles missions comme la mise en place de la TOIP (Telephony Over Internet Protocol - téléphone par internet). Les collègues ont aujourd’hui le sentiment d’être abandonnés, le mot n’est pas trop fort, et de n’être vus que comme une réserve de suppressions d’emplois, suppressions d’emplois d’autant plus incompréhensibles que les charges de travail ne diminuent en rien comme nous venons de le voir.

Pour Solidaires Finances Publiques, il est donc urgent de replacer les CID et de manière plus globale, l’assistance, comme priorité avec un arrêt immédiat des suppressions de postes, et avec des créations d’emplois, et oui osons le mot, là où c’est nécessaire et la ou les charges de travail l’imposent. Nous vous demandons donc aujourd’hui des garanties fortes et concrètes en ce sens. Il en va des conditions de travail de nos collègues des CID et de l’aide apportée au quotidien aux agents de tous les services de notre administration.

Le deuxième sujet principal que nous désirons aborder dans cette liminaire est la situation des services éditiques. Même si Solidaires Finances Publiques continue à se féliciter de garder au sein de notre administration nos services d’impression, nous condamnons très fermement la mobilité forcée qui va découler de la fermeture à venir des 4 sites éditiques de Clermont-Ferrand, Strasbourg, Marseille et Limoges et des conséquences qui vont en découler pour les agents, avec une évolution profonde de leur activité professionnelle et de leurs collectifs de travail. Sans oublier que de nombreux agents vont voir un accroissement de la distance entre leur domicile et leur futur travail, impliquant des conséquences sur leur vie personnelle. Dans la période anxiogène que nous vivons aujourd’hui, les agents n’avaient vraiment pas besoin de ces perspectives négatives.

Sur le fonctionnement des 4 services restants, nous vous avons demandé à de multiples reprises, et ce depuis le dernier GT informatique de pouvoir échanger avec vous sur le futur fonctionnement de ces services et sur le règlement intérieur qui sera mis en place. Depuis septembre, nous avons bien compris votre volonté d’éviter avec les organisations syndicales tout échange sur ce sujet et de passer en force tant sur le régime horaire que sur l’organisation du travail.  

Mais aujourd’hui, les agents ne veulent pas des conditions unilatérales que vous souhaitez leur imposer. Ils demandent de la souplesse sur le principe du travail en équipe, notamment dans les périodes de plus faibles activités. Ils veulent avoir des garanties sur les périodes dites rouges, sur les horaires de vacations, sur le temps partiel, sur les futurs recrutements… Nous vous demandons, à nouveau, de suspendre les votes en cours sur les nouveaux horaires et d’acter et de fixer le principe d’un GT sur tous les sujets touchant aux conditions de travail des services éditiques. Et ceci le plus rapidement possible. En fonction de votre retour de ce jour, Solidaires Finances Publiques reviendra vers les agents pour leur faire un compte-rendu de votre position et voir, avec eux et à leurs côtés, les suites éventuelles à mener.

Sur le point qui est à l’ordre du jour à savoir la restructuration des services informatiques centraux, Solidaires Finances Publiques prend acte des précisions que vous avez apportées par rapport au CTR du 1er février. Toutefois, il demeure pour nous quelques zones d’ombres et des interrogations dont nous vous ferons part dans le fil des débats.