Aujourd'hui se tenait, pour partie, le CTR Budget-Emplois de la DGFiP. Pour partie, seulement, car au regard des annonces faites par le gouvernement suite aux mobilisations citoyennes, le budget, décliné du CTM qui aurait dû se tenir le 18 décembre et reporté pour la raison précitée, n'a pu être discuté puisqu'inconnu.
Dans ce cadre, le Conseil syndical de notre organisation, réuni du 18 au 20 décembre avait donné mandat à notre délégation, de porter auprès du Directeur Général une déclaration solennelle et de quitter la salle avant l'ouverture du CTR. Il est en effet, inconcevable, pour Solidaires Finances Publiques, de cautionner, d'entériner ou d'accompagner la mort de la DGFiP, de nos emplois, de nos missions, de nos métiers.
La seconde convocation du comité technique de réseau de la DGFiP se tient aujourd'hui, vendredi 21 décembre 2018, dans un contexte particulier.
Nous sommes à la veille de la mise en œuvre effective du Prélèvement à la source, au cœur, d’un mouvement social inédit qui interroge notamment les questions de justice fiscale et sociale , et alors que vous vous apprêtez à :
- d’une part entériner une nouvelle saignée en matière d’emplois et de moyens de notre administration,
- d’autre part et surtout à lancer les grandes manœuvres du programme AP 2022 à la DGFiP en vue de sa destruction programmée.
Nous vous alertons une nouvelle fois et de manière solennelle sur la situation dans les services de la DGFiP à moins de 15 jours de l’arrivée du PAS. L’impréparation, les applications défaillantes, la tension liée à l’actualité, le manque de personnel, les déclarations incongrues et mensongères du ministre des comptes publics qui ferait mieux de se taire à jamais mettent en danger les agents qui vont être en première ligne, qui les sont d’ailleurs depuis longtemps.
Pour nous, cette mise en danger constitue un risque psychosocial majeur que nous vous signalons officiellement.
Nous n’acceptons et n’accepterons plus qu’un seul agent de la DGFiP soit menacé de quelque manière que ce soit dans l’exercice de ses fonctions !
Dans ce contexte, les plus de 2 130 suppressions d’emplois que vous allez, après notre départ, joyeusement entériner sont inacceptables au regard de l’augmentation continue des charges de travail et alors qu’en 2017, près de 400 000 heures de travail gratuit ont été exécutées par les personnels, ce qui représente au bas mot l’équivalent de plus de 250 ETP. Et encore, ces heures grises ne sont que partiellement mesurées.
Les suppressions d’emplois doivent cesser et un plan de recrutement à la hauteur des enjeux doit être décidé.
La DGFiP et ses agents subissent depuis de trop nombreuses années l’exemplarité de Bercy. Leur engagement, leur conscience professionnelle ne sont jamais récompensés.
A l’instar d’autres corps de fonctionnaires auquel le pouvoir vient d’accorder une compensation financière non-négligeable, à l’instar des décisions prises pour éteindre la crise des gilets jaunes, nous exigeons pour les agents de la DGFiP une revalorisation salariale immédiate et pérenne.
Nous vous rappelons au passage le préavis de grève posé dans les centres de contacts sur cette question salariale notamment et auquel vous n’avez pas donné suite !
Nous vous rappelons également le préavis illimité qui court depuis le 27 novembre 2018 et qui semble vous laissez froid.
Solidaires Finances Publiques vous signifie qu’il ne vous laissera pas, sans combattre, détruire la DGFiP comme vous prévoyez de le faire !
Le résultat des élections professionnelles marque un cap. La montée du corporatisme d’un côté, la désaffection des agents de l’autre côté de l’échelle hiérarchique signifient une rupture profonde du corps social, rupture dont nous vous avions alerté et qui est désormais entérinée.
Une partie de l’encadrement supérieur a clairement fait son choix, celui de participer activement à la destruction des missions de la DGFiP, se souciant sans doute plus de ses propres intérêts que du service public et de l’intérêt général.
La direction générale accompagne ce mouvement, c’est indéniable, quand certains responsables locaux démarchent carrément les collectivités pour les inciter à créer des agences comptables !
Vous étiez nos adversaires, vous êtes en train de devenir nos ennemis, si vous ne l’êtes pas déjà !
Mais vous avez le pouvoir de modifier ce nouveau paradigme en décidant :
- d’un moratoire sur les restructurations et les suppressions d’emplois,
- de l’ouverture de véritables négociations sur l’avenir de la DGFiP
- de peser de votre poids à la Fonction publique pour stopper la destruction en cours des instances de dialogue,
- de rapporter toutes vos décisions en la matière à la DGFiP.
Nous n’attendons pas de réponses, mais des actes concrets et visibles. La balle est dans votre camp, le nôtre fourbit ses armes et se prépare au combat !
Bonne année 2019 !