Hier, 18 juin 2020, était convoqué un Comité Technique de Réseau (CTR). Première séance en présentiel depuis le début de la crise, en comité restreint, doublée d'une visio et d'une audio-conférence, le tout dans le respect des règles de distanciation physique et des gestes barrières.

L'ordre du jour de ce CTR était chargé, au propre comme au figuré. Y figuraient notamment une partie relative au bilan de la gestion de la crise sanitaire, mais surtout, le sujet des enseignements qu'il fallait en tirer sur l'avenir de la DGFiP. Bien entendu, les problématiques liées au Nouveau Réseau de Proximité (NRP) et à toutes les restructurations afférentes étaient bien présentes à l'ordre du jour, tout comme l'examen du Contrat d'Objectifs et de Moyens (COM) signé par le DG avec le secrétariat des MEFs (Ministères Economiques et Financiers) et la Direction du Budget. Les deux sujets étaient évidemment connexes.

La question qui se posait en réalité était de savoir si la DG allait décider de mettre encore un peu en sommeil ses orientations en termes de réaménagement (déménagement) du réseau et si elle était prête à des concessions, à défaut d'y renoncer purement et simplement. Stop ou encore ?

Les documents du CTR ne laissaient à vrai dire aucune ambiguité : pour la DG, la crise a validé ses orientations et ses choix et elle affichait très clairement sa volonté de poursuivre et même d'accélérer le mouvement, NRP et autres joyeusetés comprises.

Il va de soi que la délégation de Solidaires Finances Publiques a réfuté cette approche et rappelé son opposition aux évolutions contenues, y compris dans le COM, document qui vient les confirmer et les détailler.

Nous aurions pu, à la présentation en début d'après-midi de cette partie de l'ordre du jour, décider de quitter la salle et les discussions, invoquant cette farouche animosité au NRP, animosité concrétisée par de longues semaines de luttes et de combats que nous avions initiées dans le cadre de l'intersyndicale.

Mais nous avons décidé de "gratter" et de tenter de mettre la DG en face de ses responsabilités. Nous avons aussi décidé de rester pour faire état de nos propres analyses et positions, de nos revendications et de la manière dont le syndicat voyait la modernisation d'une DGFiP soumise à des contraintes externes. Nous avons bien entendu également fait les liens qui nous paraissaient pertinents entre le "monde d'avant" et celui que nous espérons pour demain, ramené à la DGFiP bien sûr.  

Après une longue discussion matinale sur le dialogue social et sa nécessaire évolution, discussion qui s'est terminée par quelques propostions de la DG plutôt intéressantes de notre point de vue, nous voulions aussi mettre l'administration au défi d'une application immédiate et de nous démontrer "sur chaise" sa capacité réelle à prendre en compte les positions syndicales.

Nous n'avons même pas eu à entrer dans un débat sur les mesures opérationnelles et concrètes du NRP.

Nous avons cependant obtenu deux choses :

  • La première, que les opérations relatives au NRP et qui devaient se mettre en place en septembre 2020 soient fortement limitées. Elles seront repoussées à 2021.
  • La tenue, la semaine prochaine, d'un groupe de travail dans lequel la DG accepte de remettre sur la table du dialogue social, le débat qui aurait dû avoir lieu bien en amont de la décision ministérielle de juillet 2018, sur les principes fondateurs du NRP (et du reste).

Nous n'avons certes renversé ni les tables ni à ce stade les tendances lourdes qui président à ce que nous considérons toujours être un démantelement de notre outil de travail. Mais nous nous sommes offerts l'occasion d'essayer, encore, d'influer sur le cours de choses.

Nous pensons avoir joué pleinement notre rôle d'élu.es et de représentant.es des personnels, sans renier ni nos valeurs, ni nos fondamentaux, ni nos revendications.

L'organe directeur du syndicat, le Conseil syndical, émanation des sections syndicales directionnelles, sera consulté pour donner à vos représentant.es et élu.es nationaux le feu vert pour se rendre au rendez-vous fixé par le Directeur général.