SOLIDAIRES FINANCES PUBLIQUES

Déjà concernées, comme tout un chacun, par les mesures austéritaires générales, les personnes en situation de handicap se voient condamnées à une double peine, avec des restrictions supplémentaires sur leurs droits.

Toujours plus précaires 

Couplé aux mesures générales, le gel de leurs prestations spécifiques, censées compenser (très partiellement) le handicap, va placer certaines d’entre elles dans des situations de détresse. Citons, pêle-mêle, les non-revalorisations (même des minima) des pensions d’invalidité, de la prestation de compensation du handicap, des allocations aux adultes handicapés, d’éducation de l’enfant handicapé, du proche aidant, de présence parentale, de la majoration pour tierce personne, de l’allocation supplémentaire d’invalidité, etc.

Sans même parler du gel des plafonds de ressources et seuils, qui conditionnent l’attribution de certaines de ces prestations ou leur taux de CSG lorsqu’elles y sont soumises.

Dans ce contexte austéritaire, la mise en accessibilité des lieux de travail - dont le principe est arrêté dans la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances - est restée lettre morte. 

Emploi : des coupes lourdes de conséquences

À cela s’ajoutent d’autres restrictions, comme le recul du nombre de recrutements d'accompagnant-e-s d'élèves en situation de handicap ou la réduction de l’allocation personnalisée d’autonomie et de la prestation de compensation du handicap (pour certaines personnes victimes d’accidents ou d’agressions), on ne peut que s’inquiéter de la dérive d’une politique n’appréhendant le handicap que par le prisme budgétaire.

Ce faisant, elle nie totalement l’apport des personnes en situation du handicap à la société, les stigmatisant comme des fardeaux.

Sans compter les « efforts » demandés aux collectivités (de 4,6 à 8 milliards selon les estimations), qui amèneront, en cascade, à des réductions de subventions aux associations… et le milieu associatif est un soutien d’envergure pour les personnes en situation de handicap.

Décidément, 20 ans après la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, les choses avancent lentement... Qu’il est loin le temps où le handicap devait être « la grande cause du (1er) quinquennat »...

Et à Bercy ?

Si les agentes et agents des finances en général, et de la DGFiP en particulier, ne sont pas plus ciblés que les autres par ces mesures, nous redoutons que les coupes budgétaires ne favorisent pas (c’est un euphémisme) la prise en considération du handicap des agentes et des agents (ou de leurs proches).

Alors que nous constatons déjà, sans cesse, des limitations aux droits des personnels en situations de handicap, souvent pour des raisons budgétaires (refus ou minorations d’aménagements prescrits ou de transports d’équipements, difficultés d’accès aux concours, choix des affectations limités en fonction de l’accessibilité des sites, rejet des demandes de départ en retraite anticipé, etc.), il faudra rester extrêmement vigilants et combatifs pour que les collègues en situation de handicap ne fassent pas encore plus les frais de politiques qui mettent à mal la cohésion sociale. 

Face à ces choix budgétaires, la mobilisation du monde du travail est une nécessité.

Toutes et tous en grève le 2 décembre !

Pas d’économies sur nos vies !