Un groupe de travail "Pilotage, emplois et effectifs" s'est tenu le 4 septembre 2025. Une déclaration liminaire commune aux 4 organisations syndicales représentatives a été lue. Après cette lecture, l'intégralité des organisations syndicales ont quitté la séance. Nous avons demandé à examiner ce sujet d'importance lors du prochain Comité Social d'Administration de Réseau présidé par la Directrice Générale.
Liminaire
Nous sommes convoqués ce jour pour un groupe de travail « Pilotage, emplois et effectifs ».
Après des décennies de suppressions d’emplois, après les promesses d’année blanche non tenues et les indiscrétions pas tout à fait volontaires de la ministre devant la commission des finances annonçant la poursuite de la politique de réductions des effectifs, l’allocation des emplois et leur adaptation à l’exercice des missions est évidemment un sujet central pour chaque service et pour chacun des agents qui voient leurs conditions de travail se dégrader sans discontinuer.
Or, quelle ne fût pas notre surprise puis notre colère à la lecture du document transmis.
La surprise d’abord face à l’indigence du document et face au calendrier. Pas d’explication précise, pas de détail de la méthode, pas de justification des modifications envisagées, pas davantage de détail des indicateurs ou d’évaluation de l’impact de leur actualisation, pas de photographie avant/ après alors que nous ne pouvons imaginer que vous n’ayez pas procédé à ce type de projection. Alors que nous avons été sollicités et auditionnés par l’Inspection Générale des Finances il n’est même pas fait mention des préconisations du rapport qui vous a été remis. Nous vous en demandons donc très officiellement la communication. Est-il enfin vraiment judicieux d’engager une telle démarche dans le contexte budgétaire, administratif, politique et social actuel ?
Puis la colère, car votre priorité n’est pas d’anticiper ni de réfléchir aux futurs besoins en recrutement pour réaliser les missions de la DGFiP.
Une seule fiche dans laquelle votre unique préoccupation est de modifier le référentiel qui sert pour l’allocation des emplois mais aussi l’élaboration des mutations nationales et locales. Ceci uniquement dans une démarche de tour de passe passe «magique », un réset, pour résorber les vacances de postes sans recruter mais en n’utilisant plus les mêmes chiffres. Car c’est bien là la motivation de cette opération : réduire et si possible supprimer les vacances d’emplois. C’est proprement scandaleux de penser que la solution à tous les maux de la DGFiP réside dans le changement de référentiel des emplois. C’est également une négation de la souffrance des agents de la DGFiP engendrée par la forte dégradation des conditions de travail. Les chiffres de la vague de suicides et tentatives de suicide de 2025 en attestent, Les RPS en constante augmentation tiennent toujours la 1ère place à chaque évaluation des risques professionnels, L’observatoire interne n’est pas plus positif : la souffrance au travail des personnels de la DGFiP n’est pas qu’une vue de l’esprit des représentants des personnels. Elle est bien réelle ! Ce qui transpire de ce document n’est pas rassurant quant au devenir des règles de gestion qui ont pourtant déjà été bien réduites par la loi de transformation de la fonction publique.
De plus, cette manœuvre nous laisse la désagréable sensation que vous espérez par ce biais réduire les recrutements et donc réduire la masse salariale de la DGFiP afin de dégager des marges budgétaires . Le TAGERFIP, même s’il n’est pas parfait, permet d’avoir une vision sur les emplois par grades, par directions et d’anticiper les départs et recrutements. L’évolution proposée, dont après lecture nous ne savons en réalité rien, aura mécaniquement des incidences désastreuses sur la gestion des emplois et inévitablement sur les mouvements de mutations.
Quitte à se lancer dans les grands chantiers, nous demandons depuis longtemps que nous entrions enfin dans une véritable démarche de GPEEC souvent évoquée mais jamais concrètement et globalement initiée. Nous nous permettons de vous rappeler que l’administration avait réalisé ce travail le 10 novembre 2022 pour la GPEEC des géomètres. La pyramide des âges de notre administration nécessite une photographie précise pour toutes les catégories afin d’anticiper les recrutements et pour ne pas renouveler les erreurs du passé par manque d’anticipation ou de prospection. Nous demandons donc expressément que ce sujet soit traité dans le prochain CSAR avec toute la documentation nécessaire pour avoir de la visibilité sur les besoins en recrutements de notre administration sur une période donnée.
Vous l’aurez compris, il est hors de question pour nous de procéder ainsi tout en affaiblissant l’exercice quotidien des missions et en réduisant une fois encore les droits et garanties des agents en terme de mobilité.
Compte-rendu
Une fois la déclaration liminaire lue, les quatre organisations syndicales ont quitté la séance. L'administration a indiqué qu'elle regrettait notre départ, non pas qu'elle regrettait le fait de ne pas échanger sur le sujet pour écouter nos arguments mais plutôt car elle voulait nous convaincre que cette réforme était positive. Elle a répété à plusieurs reprises que l'objectif de ce GT était de nous expliquer le processus, jamais elle n'a parlé d'ouvrir la discussion ou l'échange. Tout cela au cas où nous ne saurions pas lire et décrypter les conséquences néfastes en terme de droits et garanties collectives de cette fiche. Cette façon de faire en plus d'être méprisante démontre le fossé qu'il existe entre les hautes sphères de la Direction Générale et les attentes légitimes des personnels dans la période.