Le deuxième conseil de promotion des inspecteurs et inspectrices généralistes s'est déroulé le 22 mars à Clermont-Ferrand dans une ambiance "particulière"...Le président de séance n'a pas voulu que les organisations syndicales s'expriment sur le contexte général en voulant restreindre notre parole aux strictes problématiques de la scolarité... On ne peut pas dire que l'ENFiP fasse preuve d'une grande ouverture d'esprit ! Cependant, vos élu.es n'ont rien lâché et contraint l'ENFiP à écouter !
Liminaire
Monsieur le président,
Nous ne pouvons commencer ce conseil de promotion sans évoquer le mouvement de grève contre la casse des retraites. Depuis le 19 janvier, la population se mobilise massivement contre cette réforme. Les différentes journées à l’appel de toutes les organisations syndicales et de jeunesse ont rassemblé des millions de travailleurs et travailleuses, jeunes et retraité.es.
Le Président de la République continue de maintenir son cap anti-social avec un passage en force du projet de réforme des retraites en utilisant le 49-3, prétextant des risques financiers trop importants si cette réforme n’était pas votée. Cette décision anti-démocratique a été prise sous la pression du mouvement social historique que nous vivons depuis le 19 janvier.
Pour Solidaires Finances Publiques, ce nouvel épisode pour faire adopter ce projet injuste, néfaste et illégitime est inacceptable !
Solidaires Finances Publiques dénonce et condamne toutes les entraves (répressions, réquisitions, intimidations des grévistes) à l’expression du rejet majoritaire exprimé par une large partie des travailleurs et travailleuses, des citoyens et citoyennes. Le rapport de force unitaire qui se construit depuis le 19 janvier pour s’opposer à ce projet fait preuve d’une dignité et d’une résistance exemplaires.
Parce que plus que jamais 64 ans, c’est NON,
Parce que l’accélération de l’augmentation à 43 annuités pour arriver à une retraite à taux plein, c’est toujours NON,
Parce que ce projet ne doit pas prendre forme,
Parce que d’autres financements sont possibles pour assurer la pérennité du système des retraites, Solidaires Finances Publiques appelle les personnels à participer aux assemblées générales et à toutes les mobilisations organisées partout sur le territoire, et à la grève et aux manifestations du jeudi 23 mars.
Les conditions dans lesquelles ce deuxième conseil de promotion se déroule ne sont pas acceptables. Vous avez choisi de ne pas répondre à la demande de report faite en intersyndicale et nous nous retrouvons aujourd’hui dans un format en distanciel qui ne nous permet pas un échange de qualité. Nos collègues contrôleurs stagiaires ont subi le même traitement méprisant il y a 15 jours. Nous déplorons encore une fois votre conception du dialogue social.
Concernant ce deuxième conseil de promotion, avant d’en venir aux points de l’ordre du jour, nous souhaitons revenir sur plusieurs sujets évoqués lors du premier conseil…
Concernant la densité des cours et contenu de la formation
Nous faisons le même constat qu’au premier conseil de promotion. La formation est encore plus dense, les collègues sont sous l’eau et beaucoup sont en souffrance. Nous constatons l’inutilité de certains modules, par exemple sur des taxes qui sont amenées à disparaître (TH, CVAE, TVS). De plus, le module d’analyse financière est intéressant mais est à retravailler pour en faire un module de découverte, à approfondir dans les services.
M. le président de séance, au premier conseil de promo vous nous avez expliqué que les inspecteurs n’avaient pas vocation à être des experts en sortant de l’ENFiP. Pourquoi alors une telle densité de cours, avec des modules qui paraissent accessoires par rapport à d’autres, et qui n’a pour seul effet que de submerger et de démoraliser les collègues ??
- Comme exposé au premier conseil de promotion, nous revendiquons toujours le rallongement de la formation théorique sur une année complète, suivi d’un stage non probatoire. Cette revendication est renforcée par les collègues qui demandent plus de reformulations et de soutien, ce qui montre que la formation est trop dense et complexe.
En complément, on nous a fait remonter massivement une disparité entre stagiaires internes et externes. Les externes se sentent mis de côté et perdent pied car la complexité de la formation ne permet qu’à certains internes de suivre et d’échanger avec les formateurs et formatrices.
Nous nous interrogeons par ailleurs sur la pertinence des e-formations réalisées en cours sous la surveillance d’un formateur ? Le formateur étant présent, pourquoi ne pas réaliser un cours normal ? Ce fut notamment le cas pour les collègues en GPE.
Nous avions demandé des TTA (temps de travail autonome) supplémentaires pour le travail personnel et le temps d’assimilation et de révisions. À défaut, nous avions proposé plus de reformulations et d’exercices pratiques. Qu’en est-il ? D’ailleurs pourquoi la dernière semaine avant les écrits n’est-elle pas consacrée à des révisions et reformulations plutôt qu’à des acquisitions de connaissance à la veille des évaluations ?
Concernant le cours de management
Suite aux discussions lors du premier conseil de promotion, où en est la réflexion autour des modules de management et en particulier de la suppression de l’évocation de la théorie autour de la courbe du deuil ? En effet, ce module banalisait la souffrance au travail, considérait toute réflexion critique sur le changement comme étant à combattre, y compris les opinions syndicales.
De plus, alors que le processus et l’application support de l’évaluation sont amenés à être modifiés, nous déplorons que le cours de management ne nous propose pas d’initiation à l’évaluation. Comme les inspecteurs vont être amenés à évaluer directement leurs agents avec la mise en place de l’application Esteve, il faut poser un cadre commun, absolument nécessaire pour garantir l’égalité de tous les agents devant l’évaluation. Même pour les collègues qui ne seront pas notateurs, connaître le mécanisme de l’évaluation serait nécessaire.
Concernant les affectations
Nous constatons que les affectations en directions départementales ne se sont pas passées idéalement. Des collègues ont été affectés sur des postes qui ont été supprimés en janvier. Ils ne connaissent donc toujours pas leur affectation finale. Cela montre qu’un mouvement d’affectation des stagiaires décorrélé du mouvement national produit des dysfonctionnements. C’est un accueil médiocre, en particulier pour les stagiaires externes qui rentrent pour la première fois dans notre administration. De plus, certaines directions départementales semblent étonnées de notre arrivée et ne savent pas quel poste nous attribuer. Comment l’expliquez-vous ?
Concernant le 4+1
Vous nous aviez expliqué lors du précédent conseil de promo que le 4+1 serait probablement mis en place l’année prochaine pour les inspecteurs. Vous nous avez vanté ses intérêts et la satisfaction de nos collègues contrôleurs actuellement à l’ENFiP qui l’expérimentent depuis la rentrée. Suite aux deux conseils de promotion des contrôleurs, la lecture des comptes rendus laisse voir un bilan très négatif. De plus, nous avons pris connaissance de la plaquette Evolution numérique des pratiques pédagogiques numéro 5 du 16 mars 2023, qui traite précisément de la mise en place du 4+1. Nous avons noté avec intérêt que le dispositif Ariane est réalisé conjointement avec des représentants du cabinet Viaaduc. Nous aimerions connaître le coût de cette sous traitance.
Nous estimons qu’il est indispensable que le dispositif soit présenté au prochain conseil de promotion des inspecteurs avant d’être mis en œuvre.
A ces sujets déjà évoqués au premier conseil de promotion s’ajoutent de nouvelles problématiques. Nous souhaitons ajouter les points suivants.
Concernant le cas des femmes enceintes
De façon globale, les demandes d’absence exceptionnelles font l’objet soit de refus avec menace de la retenue du 30ème, soit d’accords de mauvaise grâce avec demande de nombreux justificatifs. En particulier, les RH traitent sans bienveillance le cas des femmes enceintes à Noisiel. Les absences pour échographies et rendez-vous médicaux sont difficilement accordées. Cela relève d’un parcours du combattant.
De plus, si un arrêt maladie lié à la maternité s’avère nécessaire, les RH de Noisiel ne proposent que le redoublement et pas d’autres alternatives. Le distanciel n’est-il pas une option ?
Au lendemain de la journée du 8 mars pendant laquelle la DGFiP s’est engagée à lutter contre les inégalités femmes/hommes, pourquoi l’ENFiP déroge aux obligations RH pourtant en vigueur dans les services ? Pouvez-vous nous préciser les règles applicables à l’ENFiP en ce qui concerne la maternité et la paternité ?
Concernant les stagiaires en distanciel
Lors du premier conseil de promotion, nous avions soulevé certaines problématiques concernant les stagiaires en distanciel. Avez-vous eu des retours à ce sujet ? Quel bilan faites-vous du bimodal pour les cours de bloc fonctionnel ?
De notre côté, nous avons constaté que les stagiaires en distanciel n’avait pas accès aux explications complémentaires écrites au tableau par les formateurs. Il y a également impossibilité d’entendre les échanges enseignants/stagaires. Il est impossible de suivre à partir de la seule réponse du formateur. Pour poursuivre sur le sujet du distanciel, nous avons des questions des stagiaires sur la prime de scolarité. Sera-t-elle versée jusqu’à la fin du stage probatoire ?
Concernant les épreuves du bloc fonctionnel
Nous avons cru comprendre que les notes des évaluations écrites du 27 mars ne seraient transmises aux stagiaires qu’après les épreuves orales, soit, fin avril. Le rattrapage devant se dérouler le 4 mai, cela laisse peu de temps pour réviser dans de bonnes conditions si besoin de rattrapage. Pourquoi ce changement pas rapport à l’année précédente ?
Nous avons eu des remontés sur des collègues qui étaient en arrêt maladie au moment des épreuves du socle et des épreuves de remplacement. Ils n’ont pas été convoqués au rattrapage, au motif que le rattrapage n’est prévu que pour les stagiaires ayant échoué. Qu’en sera-t-il pour les épreuves de bloc ? Si cette même règle devait être appliqué, des stagiaires pourraient ne pas valider leur année.
Concernant le galop d’essai, nous avons constaté plusieurs coquilles, notamment en contrôle fiscal mais pas que. Nous avons également constaté plusieurs coquilles dans les cours et les exercices. Cette problématique nous semble profondément liée au manque de formateurs.
Concernant les vacances de postes d’enseignants
Nous sommes interpellés par les nombreuses vacances de postes de formateurs à l’ENFiP. Cela conduit à des conditions de cours dégradées pour les stagiaires. Nous nous retrouvons ainsi avec des groupes en blocs fonctionnels pouvant atteindre à Noisiel jusqu’à 44 stagiaires en PCE et PCRP ainsi que 37 en SIE et 35 en comptabilité. La problématique est la même à Clermont. Ce ne sont pas des conditions convenables de cours.
De plus pour les formateurs nouvellement arrivés, quelle charge de travail ! Dans ces conditions, l’attractivité du métier de formateur est évidemment remise en cause. Quelle est la situation aujourd’hui suite à l’arrivée des enseignants stagiaires ? Y a t il encore des postes à pourvoir ? Ces vacances concernent-elles à égalité l’ensemble des établissements de l’ENFiP ?
Concernant le recrutement en Administration Centrale
Les recrutements en Administration Centrale ou en Direction Nationale Spécialisée nécessitent généralement de passer des entretiens. Nous nous interrogeons sur la rupture d ‘égalité entre Clermont et Noisiel et sur la possibilité de faire des entretiens en présentiel. En effet les stagiaires de Clermont n’ont pas la possibilité de faire des entretiens en présentiel à cause de la distance et de la consigne de ne pas accorder d’autorisation d’absence à ce sujet.
A ce sujet, nous souhaiterions que vous nous fournissiez la répartition des années précédentes entre les deux établissements des stagiaires affectés en centrale et en DNS.
Nous déplorons par ailleurs qu’il n’y ait pas d’autorisation d’absence exceptionnelle accordée aux stagiaires pour assister à des entretiens fixés par la Centrale ou les DNS. Selon les horaires de cours, il n’est pas toujours possible de fixer des entretiens en dehors du temps de formation. Faut-il vous rappeler que ce sont les recruteurs qui fixent les heures de rendez-vous et pas les stagiaires ?
Concernant les 3 jours de retour à l’ENFiP en juillet
Nous nous interrogeons sur les modalités exactes des 3 journées de retour à l’ENFiP au cours du mois de juillet. Quel est le format ? Les dates sont-elles fixées ? Un remboursement des frais engagés est il envisagé ? Nous manquons de visibilité.
Pour Clermont-Ferrand, il y aura des gros problèmes d’organisation et d’hébergement en raison du passage du Tour de France à cette période. Afin de pouvoir s’organiser, il faut absolument que les dates soient communiqués aux stagiaires le plus tôt possible.
Il nous paraît urgent et obligatoire que la note cadrant le stage pratique soit disponible pour les inspecteurs stagiaires et les directions locales et services d’accueil. Il est essentiel de rappeler qu’il s’agit d’un stage probatoire et non d’un emploi en service titulaire. Nous continuons de revendiquer que ce stage ne soit pas probatoire. Nous revendiquons également le retour de la semaine de découverte dans les services en début de scolarité.
Compte-rendu
Dès le début de la lecture de notre liminaire, qui commence par rappeler le contexte social actuel, le président du conseil menace d’interrompre le conseil de promotion. Selon lui, ce n’est pas le lieu pour parler d’évènements autres que les sujets concernant l’ENFiP dixit : "ce n’est pas une instance sociale, mais une instance technique".
Devant cette menace inédite de censure du conseil de promotion, l’ensemble des organisations syndicales a refusé la censure de leur liminaire. La direction de l’ENFiP a finalement accepté la reprise de la lecture des liminaires, et le conseil a pu reprendre, tardivement.
Les organisations syndicales du conseil de promotion sont amenées à se revoir très vite pour faire face à cette menace sur le droit d’expression syndical à l’ENFiP.
Concernant le sujet sur la densité et la complexité des cours ainsi que le contenu des cours :
- Nous avons redemandé l’allongement de la scolarité afin de pouvoir mieux assimiler les cours, d’avoir plus de TTA et donc moins de pression et de stress afin de pouvoir poursuivre une scolarité dans les meilleures conditions possibles.
La réponse apportée est que revenir à une scolarité de 18 mois n’est pas possible (12 mois de formation théorique + stage non probatoire de 6 mois dans l’ancienne scolarité), c’est une décision de la DGFiP et du ministère donc pas de retour en arrière possible. La scolarité ne s’arrête pas à l’ENFiP, c’est ensuite le parcours complémentaire obligatoire qui nous permettra de compléter notre formation.
- Nous sommes revenus sur le sujet du cours de management avec le module sur la courbe du deuil afin de faire accepter le changement aux agents.
Selon la direction, les inspecteurs sont des cadres, on leur parle comme tel. Les cadres sont amenés à gérer le changement. C’est un concept sociologique d’après le président, « il faut taper courbe du deuil sur Google, il y a plusieurs pages qui ressortent ». Le président du Conseil ne trouve aucun problème à comparer un changement professionnel à un deuil...
Solidaires Finances Publiques dénonce que l’ENFiP s’appuie sur une recherche Google pour légitimer la notion de courbe du deuil. Une simple recherche Google fait également ressortir les critiques, l’absence de preuves empiriques et l’absence de caractère scientifique de la théorie...
L’ENFiP fait le constat que l’on vit une période de transformation dans la fonction publique. Elle reconnaît que c’est maladroit d’associer le changement au deuil, mais explique qu’il y a bien un processus émotionnel qui se déroule lors d’un changement. Ce n’est pas une théorie que l’ENFiP est allée chercher « derrière les fagots », les mêmes formations sont dispensées ailleurs dans la fonction publique. Elle entend qu’on puisse questionner cette référence, mais n’a pas de réponse à apporter immédiatement.
Solidaires Finances Publiques a rappelé que c’est une théorie psychiatrique pour les malades incurables. Le passage dans le monde du management a été fait par des groupes de consulting. On en a surtout entendu parler au moment du procès de France Télécom. Des sociologues qui ont travaillé sur cette affaire ont montré que cette théorie avait servi aux directions pour imposer des réformes. En se basant sur cette théorie, ils ont banalisé les souffrances au travail, car elles sont, selon eux, inhérentes au changement.
Pour Solidaires Finances Publiques, une conduite du changement basée sur ce modèle risque de provoquer une réaction de banalisation, de normalisation de la souffrance des collègues. Pour nous, ce n’est pas un point de détail.
Autre point problématique : catégoriser les collègues en fonction de leur attitude, les bons collègues qui ont compris que la réforme était « une bonne réforme », et ceux qui s’opposent à tout sans être constructifs.
La seule réponse de l’ENFiP sur ce point : elle a l’obligation de mettre en œuvre les directives de l’administration centrale. L’ENFIP n’invente pas de théorie. « De plus, lorsque vous serez cadres, et que vous devrez manager le changement, que faire ?».
- Sur la demande de TTA supplémentaires, l’ENFIP doit concilier des contenus importants avec un nombre de créneaux limités. Point d’équilibre à trouver.
- Sur les imperfections des modules, les coquilles dans les exercices et PDF, l’ENFiP y est attentive et essaie de corriger au fur et à mesure les problématiques identifiées.
- Sur le bimodal, les écoles reconnaissent que ce n’est pas parfait mais qu’elles s’organisent et font au mieux.
La direction de l’école de Noisiel ajoute que c’est la seule solution technique possible sur la deuxième partie de la formation, comme les stagiaires vulnérables sont répartis dans les 4 blocs fonctionnels, il est difficile de faire mieux. Par contre les stagiaires qui décident de revenir en présentiel, le peuvent s’ils le souhaitent. Elle ajoute que c’est tout à fait possible pour les stagiaires en distanciel de venir en présentiel s’ils estiment que la complexité des cours est trop importante. Elle salue également l’engagement des stagiaires en présentiel pour prendre en photo le tableau et l’envoyer aux stagiaires en distanciel.
Pour la note de cadrage, elle sera publiée la semaine prochaine. L’ENFiP confirme que les notes des écrits seront données fin avril, et justifie cette date par le délai de correction nécessaire pour les formateurs. À la différence du socle, on ne fait pas rattraper toutes les épreuves non validées mais seulement si les conditions de réussite de scolarité ne sont pas remplies (2 UC sur 4 sont nécessaires en bloc).
Concernant le nombre de stagiaires dans les groupes de bloc :
L’ENFiP ne peut pas savoir quels postes sont offerts par les directions locales, ça explique les groupes trop importants.
L’ENFiP ne veut pas un nombre d’enseignants supérieur, trop important pour le ratio stagiaire/formateur qu’elle se fixe.
Concernant le 4+1 :
Un cours de 3 h peut se résumer à 50 min de capsules et des quiz, ça s’est vérifié avec la scolarité des B. Le président réitère que les B ont apprécié la souplesse et l’autonomie que le 4+1 permet. Si le Conseil de promotion des B est plus négatif, c’est parce qu’il y a un écart entre le conseil de promo et les ressentis récoltés par l’ENFiP !!!
En filigrane, il remet en cause le conseil de promo et la sincérité des retours faits par ses représentants stagiaires.
Solidaires Finances Publiques demande que le dispositif de 4+1 soit examiné au prochain conseil de promotion. De plus, il demande que soient transférées aux élu.es les documentations administratives qui concernent ce dispositif.
L’ENFiP répond que cela peut faire l’objet d’un point à l’ordre du jour du prochain conseil de promotion. Mais que l’on n’y consacrera pas une demi-journée.
Les élu.es précisent également que les capsules actuelles, réalisées par nos collègues contrôleurs ne sont pas faisables en 1h30 mais plutôt en 3 à 4h. Et que cela pose beaucoup de question sur la prochaine formation des inspecteurs.
L’ENFiP nous répond que les capsules prévues pour durer une heure peuvent durer plus longtemps en fonction des connaissances initiales. Qu’il ne faut pas généraliser les expériences de quelques stagiaires.
Concernant la situation de nos collègues en attente d’un heureux évènement :
L’ENFiP confirme qu’une femme enceinte s’est vue refuser fin 2022 le passage en rattrapage et s’est vue placée en interruption de scolarité. Elle explique que l’interruption de la scolarité est nécessaire s’il y a plus de deux mois d’arrêt et pas de présence aux épreuves et aux épreuves de remplacement. Il y a une base légale selon elle. Le rattrapage ne concerne que les stagiaires ayant échoué aux épreuves, il n’est pas possible de les passer.
Sur les autorisations d’absence en général, la directrice de Noisiel explique que l’ENFiP applique le règlement généralisé sur le temps de travail. Donc évidemment pas de problème pour les RDV médicaux pour les femmes enceintes. Elle affirme qu’ils font preuve de souplesse pour tous, et qu’ils appliquent le principe d’équité en prenant en compte les situations de chacun. La direction de Noisiel explique qu’elle n’est saisie que d’une demande d’aménagement de l’oral individuel, et qu’ils sont en train de l’examiner. Elle comprend que c’est rude à vivre mais l’ENFiP ne peut que suivre le dispositif prévu par les textes. Elle affirme que sa porte est ouverte pour des entretiens individuels avec les concernées. Cela ne concerne que 5 à 6 personnes à Noisiel, ce n’est pas un problème d’organisation. Le problème se pose pour des collègues qui auront suivi toute la formation, et seront présentes aux épreuves écrites. La demande d’adaptation ne concerne que l’oral individuel. Les collègues enceintes sont très touchées, ce sont des risques psychosociaux. L’administration est responsable du bien être au travail des stagiaires.
Solidaires Finances Publiques a relancé sur la possibilité de pouvoir partir une heure plus tôt, possible dans les services et pas à l’ENFiP.
La réponse de la direction de Noisiel : « la différence c’est que vous êtes en scolarité »
Solidaires Finances Publiques rappelle qu’il suffit de faire une simple recherche sur service-public.fr pour constater que les règles d’aménagement des horaires pour les femmes enceintes sont applicables aux agentes contractuelles, titulaires ou stagiaires.
L’ENFiP va examiner la question, mais, pour eux, pouvoir partir une heure plus tôt c’est prendre le risque de rater les évaluations et sa scolarité et qu’il ne faudra pas le leur reprocher par la suite…
Nous avons relancé sur la fatigue générale des stagiaires, et d’autant plus pour les femmes enceintes. Il faut laisser le choix aux collègues, d’utiliser ou non, l’heure offerte si elles le souhaitent. Des adaptations, des possibilités, des choix possibles sont nécessaires pour permettre de les soulager. Le président a répondu qu’il allait examiner les exigences légales. De plus, la directrice de Noisiel a dit être ouverte à recevoir l’ensemble des collègues concernées.
Concernant le processus de recrutement en centrale :
Le comportement des bureaux ne dépend pas de l’ENFiP ni du bureau RH. L’organisation administrative est très claire : la formulation des vœux est en janvier, puis va en transmission aux bureaux RH, pour se terminer par des entretiens. L’ENFiP a connaissance de l’existence de certaines manières de faire par les bureaux de la Centrale, notamment en contactant au plus tôt les stagiaires et en essayant d’influer sur l’ordre de leurs vœux pour récupérer les candidats qu’ils veulent. L’ENFiP ne peut rien y faire, mais fait remonter aux services RH de la Centrale.
Sur les autorisations d’absence pour assister à des entretiens physiques ou en visio, la consigne de refuser les autorisations d’absence vient des bureaux RH de centrale.
Nous avons insisté sur le fait que les horaires de Noisiel, ne sont pas adaptés à des RDV même en visio (des groupes de stagiaires sont sur l’horaire 10 h/ 17h30).
Pour l’ENFiP, les directions locales ne savent parfois pas encore où affecter les stagiaires, c’est lié au mouvement d’affectation en Centrale. Les directions locales ne savent pas avant la publication du mouvement des postes aux choix qui arrivent vraiment. C’est en particulier vrai pour la DIRCOFI Île-de-France.
Concernant les entretiens en Centrale et DNS :
Normalement les choses sont bien cadrées, le dispositif est clair mais son application pose problème. Il y a une concurrence entre bureaux. Le sujet des entretiens en présentiel est un vrai sujet, qui mériterait d’être recadré. Par le passé, tous les entretiens devaient être obligatoirement faits en visio, rien en présentiel. Cependant pour rassurer tout le monde, des statistiques avaient été faites et ne montraient pas de différences de taux de recrutements entre Clermont et Noisiel.
Concernant les problèmes divers liés à Clermont:
L’affaire du harcèlement via casiers numériques a été abordée. La direction de Clermont a fait une communication sur le sujet, et les agissements ont cessé. Elle a précisé qu'il n’y a pas de traçabilité de qui dépose les fichiers donc pas d’identification possible des responsables.
Il y a également des problèmes de WC à Clermont qui sont évoqués : trop d'attente, des WC bloqués depuis deux ans, des WC cassés, ce qui complique les moments de pause. Il y a un manque de savon régulièrement dans les distributeurs.
Les élus du conseil ont également évoqué les excès de zèle dans l’application du règlement intérieur : demande de carte à la sortie, contrôle des sorties en dehors des horaires normaux. L’ENFiP Clermont s’engage à revoir avec l’agent, qui vient d’être recruté, l’application du règlement et les améliorations à apporter.
Concernant les "estivales" :
Solidaires Finances Publiques a évoqué le problème des dates fixées pour l’organisation des "estivales". Le Tour de France passe par Clermont et il va y avoir un sérieux souci pour le logement des stagiaires, d’autant plus que l’ARENFiP sera en travaux et qu’elle ne pourra pas héberger tous les inspecteurs.
L’ENFiP prend en compte le problème, c’est à voir, ils vont se renseigner.
Pour les remboursements des frais que cela va engendrer, l’indemnité va bien jusqu’à la fin de la période probatoire. Sur les défraiements, les inspecteurs et inspectrices perçoivent l’indemnité de scolarité qui couvre tous les frais. L'administration ne couvre que les frais de transport. C’est vrai aussi pour les "estivales", qui devraient avoir lieu du 28 au 30 juin et du 4 au 6 juillet. Deux sessions, car la promo sera coupée en deux.
Concernant les soutiens du bloc fonctionnel :
Le principe du soutien est apprécié, mais il y a des problèmes de mise en œuvre. La moitié des matières aux écrits ne fait pas l’objet de soutien, ce n’est prévu que pour l’oral. De plus, la manière dont les soutiens ont été attribués a été floue et incompréhensible.
Pour l’ENFiP Clermont le soutien n’est pas sur la base du volontariat mais sur décision des professeurs. Si des enseignants n’ont pas appliqué les consignes c’est un problème. Les formateurs sont intervenus pour préciser qu’ils arrivaient à identifier des personnes nécessitant du soutien, et qu’ils détectaient les difficultés des stagiaires.
Sur les soutiens à Noisiel, l’inscription en soutien s’est fait sur la base du volontariat, et cela a été bien vécu par les collègues. Il y avait beaucoup de demandes, et cela a été utile d’avoir le point de vue d’un autre formateur. A l’inverse, des collègues préfèrent travailler seuls. Le seul problème c’est que les soutiens sont placés sur le vendredi après midi, ce qui peut être rédhibitoire.
La direction de Clermont se déclare opposée aux soutiens sur la base du volontariat. C’est destiné aux personnes vraiment en difficultés : "L’objectif c’est de vous faire réussir, pas que cela soit agréable". Du coup l’échange avec l’enseignant est la meilleure méthode.
Solidaires Finances Publiques regrette ce manque d'homogénéité dans l'accès au soutien car le soutien doit être ouvert à toutes celles et ceux qui en ont besoin !
Concernant les vacances de postes des formateurs :
Des candidats formateurs ont été reçus. Ils sont encore dans le processus de recrutement, qui ne se concrétisera que dans le cadre du mouvement général. Les postes qui étaient vacants restent encore vacants aujourd’hui. Les collègues pourront rejoindre Noisiel ou Clermont en septembre en fonction des vacances définitives début mai. Ce nouveau vivier est il suffisant pour répondre aux forts besoins de recrutement des ENFiP ?
Nous rappelons que cela a un impact important sur nos conditions de formations et sur les conditions de travail des formateurs.
Pour Clermont, le système de recrutement à l’ENFiP est assez favorable. Avec le « système vivier », les professeurs sont formés et prêts à enseigner quand un poste se retrouve vacant. Ils peuvent être appelés dès qu’il y a une vacance. Ainsi, en cours d’année on peut appeler quelqu’un du vivier. La direction de Clermont est certaine qu’au 1er septembre il y aura effectivement un formateur par poste. Après c’est une question de postes ouverts, et c’est un problème plus large. Le nombre de formateurs qui sont dans le vivier est plus ou moins équivalent au nombre de vacances. Mais, selon l’ENFiP, le problème ne se situe pas là mais sur les spécialités des formateurs. Une quarantaine d’inspecteurs est susceptible de rejoindre l’ENFiP sous peu, mais il y a un manque de candidats pour certaines spécialités. Ce n’est donc pas un problème d’attractivité.
Nous précisons que la situation pour Noisiel est compliquée. En effet, les primo formateurs se retrouvent avec une charge de travail importante et des enseignements qui ne sont pas leur spécialité.
DIVERS :
- Nous soulevons les difficultés rencontrées par des externes lors des séances de formation. Les internes prennent trop la parole sur des sujets spécifiques, les externes sont perdus et n’osent plus poser de questions. Ils ont le sentiment d’être à côté de la plaque et n’arrivent plus à suivre le fil.
- Est-ce que des stagiaires sont déjà identifiés avec le risque d’une UC comportement non validée ? Ont-ils été reçus ?
Clermont a répondu que oui pour les quelques cas déjà identifiés, et qu’ils ont effectivement été reçus. Et savent le risque encouru.
Pour Noisiel, c’est une unité de compétence validée sur l’année, les personnes concernées ont été reçues également.
- De plus, les stagiaires sont las, c’est difficile d’assimiler tout en une semaine avec des notions nouvelles en continu. Nous soulevons le fait, qu’à Clermont lors du dépistage des maladies des reins, les intervenants ont relevé une tension très élevée en moyenne chez les stagiaires. Cela démontre bien un problème existant sur l’état de nos stagiaires.
- Apprendre par cœur ce n’est pas une formation professionnelle. Les collègues regrettent que le « par cœur » prenne le pas sur la compréhension.
- La question des 52 collègues ayant raté l’oral collectif est posée. Combien ont réussi l’épreuve de rattrapage ?
A Clermont, tous ont validé au rattrapage, à Noisiel 2 n’ont pas validé le rattrapage.
- Sur la question de la liberté pédagogique des formateurs, les deux enseignants présents expliquent que leur liberté pédagogique dépend de la direction. L’obligation d’égalité entre les stagiaires les obligent à faire attention. Les formateurs essaient d’apporter quelque chose aux plaquettes, sans se contenter de lire les PDF.
Il est ajouté que dans l’éducation nationale, il y a des programmes mais les profs sont libres de les traiter comme ils l’entendent. À l’ENFiP ce n’est pas possible, les formateurs n’ont pas le droit de transmettre des schémas de leur propre conception. Cela rend la pédagogie plus difficile. Pour l’ENFiP, le cadrage est clair, l’esprit n’est pas le même que dans l’éducation nationale. Il y a une seule promo donc une seule méthode. Sur les documents, la consigne est ferme. La densité des cours est liée aux contenus notamment rédigés. Il met donc en garde les formateurs, il faut en rajouter le moins possible.
Pour finir, le président ajoute qu’il ne faut pas stresser, que 18 stagiaires ont échoué l’année dernière. Le problème c’est l’obsession de réussir les examens ! Il faut relativiser selon lui.
Les stagiaires apprécieront…
Pour Solidaires Finances Publiques, c’est bien l’obsession de la direction de focaliser une scolarité professionnalisante sur des examens qui pose problème.
Le prochain conseil de promo aura lieu en juin et il est essentiel que vos avis concernant les évaluations et le début de vos stages remontent vers nous afin que nous puissions en débattre !
N’hésitez donc pas à nous contacter.
Les élu.es de Solidaires Finances Publiques