On entend régulièrement leurs représentants, on voit passer ici et là leurs écrits, ils exercent une influence par leurs réseaux… : pompeusement baptisés « Instituts » de ceci ou de cela pour se parer des habits de l’expertise, des think tank, où agissent des militants ultra-libéraux, tirent à leur façon les leçons de la crise actuelle pour préparer le « débat d’après ». Dans le registre du « y'a qu’à, faut qu’on », on ne fait guère mieux…
La crise actuelle soulève de nombreuses questions, sur la politique sanitaire bien évidemment, mais aussi, plus largement, sur le système économique. Déjà responsable d’une crise majeure en 2008 dont l’onde de choc a traversé ces dernières années, ce « système économique » marqué par les politiques libérales a eu des conséquences particulièrement néfastes sur les inégalités, l’environnement ou encore les politiques publiques, notamment en matière de santé.
La période est inédite. Après avoir méticuleusement détricoté et attaqué l’action publique et la protection sociale, les pouvoirs sollicitent une fois de plus les finances publiques pour venir à la rescousse. Et on découvre à nouveau les vertus de la solidarité. Instructif… Les décisions prises en France et au plan international pour combattre l’épidémie de coronavirus ont et auront des conséquences importantes. Mais surtout, elles posent des questions essentielles en matière de choix de société.
Lors de l’Université du Medef en août 2019, s’il s’est dit « peu enclin » à baisser les droits de succession, le Ministre de l’action et des comptes publics s’est montré ouvert à un allègement des droits de mutation à titre gratuit (DMTG) en déclarant : « J'ai proposé au président de la République une réflexion sur la taxation des donations pour la suite du quinquennat ». Sachant qu’il existe par ailleurs une frange conservatrice toujours active qui prône, elle, une baisse globale des DMTG, l’avenir de ces derniers semble bel et bien questionné.