Au fil des ans, la situation de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) n’a cessé de se dégrader : 40 000 emplois y ont été supprimés depuis 2002 alors que la charge de travail n’a cessé de croître comme le démontrait notre dossier « La DGFiP, dix ans après », le pouvoir d’achat des agent-es baisse (comme celui de l’ensemble des fonctionnaires), les perspectives d’avancement de carrière se rétrécissent et, globalement, les conditions de travail se dégradent.
Les missions de la DGFiP sont pourtant essentielles à la vie en société : gérer, recouvrer et contrôler l’impôt, gérer les comptes des collectivités locales et des établissements publics, assurer les missions foncières et cadastrales, traiter les réclamations, gérer le patrimoine immobilier de l’État, gérer la dépense publique, combattre la fraude fiscale, etc.
Le Ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a déclaré le 3 février dans une interview vouloir envoyer « à tous les Français le coût réel des services publics qu’ils ont utilisés, sous la forme d’une simulation personnalisée ».
Avec cette annonce, on relèvera que le gouvernement tente notamment de contourner le débat sur le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune et, plus largement, d’une réforme fiscale dont il ne veut pas puisqu’il a annoncé qu’il ne reviendrait pas sur ses choix.
Sur le fond, s’il sera difficile d’estimer véritablement ce coût de manière individualisée (comment estimer avec précision la durée d’utilisation des réseaux de transports publics, de la sécurité publique, etc ?), cette annonce appelle plusieurs remarques.
Dans le cadre de ses travaux, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a annoncé qu’un accord permettant de «taxer au mieux les entreprises multinationales dans une économie qui se numérise rapidement » serait en bonne voie. Cet accord concernerait les membres du « cadre inclusif », l'organe de lutte contre l'évasion fiscale et l'érosion des bases imposables (le plan « BEPS »), qui regroupe plus de 115 pays et juridictions.
Dans une période fortement marquée par les injustices fiscales et sociales, la dégradation du consentement à l’impôt et le besoin d’une meilleure répartition des richesses, le syndicat national Solidaires Finances Publiques (1er syndicat à la Direction générale des Finances Publiques et 1er au Ministère avec Solidaires Finances) organise un débat dans le cadre de sa campagne nationale « Justice fiscale et sociale pour toutes et tous ! ».