La lettre d'Emmanuel Macron du 14 janvier 2019 appelle plusieurs commentaires et critiques sur son orientation profonde : les choix gouvernementaux sont confirmés, les questions, très orientées, ne portent pas sur une meilleure répartition des richesses mais sur la baisse des prélèvements et l'abandon de missions du service public, etc. Pour y répondre sous une forme originale, nous avons choisi de livrer ce qu'aurait dû être le contenu d'une lettre ouvrant un véritable débat portant sur les priorités à engager pour une véritable justice fiscale et sociale...

Le contexte inédit du mouvement dit des « Gilets jaunes » a amené le gouvernement à ouvrir un grand débat national sur différents thèmes dont ceux de la fiscalité et des services publics. Solidaires Finances Publiques porte depuis de nombreuses années des analyses et revendications sur ces derniers.

Comme Nicolas Sarkozy voici dix ans, Emmanuel Macron s’est rapidement vu qualifier de « président des riches ». En réalité, à bien des égards, Emmanuel Macron est allé bien plus loin, en témoignent ses premiers choix fiscaux et les récentes mesures prises en réponse au mouvement des « gilets jaunes »...

La concurrence fiscale met les États, c’est-à-dire leur action, leurs services publics et leurs systèmes de protection sociale, en compétition. L’objectif théorique de cette compétition est d’attirer les investisseurs, de mieux gérer l’argent public, d’améliorer la compétitivité des entreprises et d’attirer ou de retenir des résidents aisés. Dans un environnement mondial au sein duquel il est facile de se déplacer et de déplacer les richesses, la concurrence fiscale bénéficie principalement, pour ne pas dire exclusivement, aux agents économiques les plus aisés (riches particuliers, grandes entreprises), autrement dit, aux agents économiques mobiles… Les agents économiques immobiles (la quasi-totalité des ménages et les PME) sont des bases immobiles qui subissent le mouvement.